Emerick Setiano : « Il n’y a que le travail qui paie ! »
10 novembre 2016
#MadeInAngers. Cette rubrique vous fera découvrir l’actualité et les objectifs de sportifs angevins qui exercent désormais leur talent en dehors de la ville. Pour cette première, on vous présente Emerick Setiano, né à Angers il y a 20 ans. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose… Mais vous allez très vite apprendre à le connaître ! Ce jeune rugbyman angevin formé au SCO Rugby (1m83, 118 kilos) joue comme pilier depuis deux saisons en équipes jeunes du RC Toulon, l’un des plus gros clubs du pays. Il nous raconte ses ambitions, ses origines, sa récente aventure avec l’équipe de France des Moins de 20 ans, et bien sûr sa Dalle Angevine !
Par François Lecorps – Photos Peio Berho
Premièrement, en ce début de saison comment te sens-tu ?
Très bien. Je joue avec l’équipe espoir du RC Toulon. Les trois premiers matchs ont été difficiles parce que c’était la reprise, mais le rythme revient petit à petit.
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
J’ai commencé le rugby au SCO à l’âge de 6 ans, j’étais scolarisé à Condorcet puis à l’école et au collège à Brissac. J’ai ensuite rejoint le Pôle Espoirs de Tours grâce à un tournoi interrégional qui s’est avéré positif. Trois années au lycée ont suivi avec une double formation, Bac STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion, ndlr) et rugby. J’obtiens mon Bac et je me fais repérer par Toulon. C’est ma troisième année au sein du RCT.
Jouer au RC Toulon à 20 ans, ce n’est pas un truc de fou ?
Les deux premières années m’ont permis de beaucoup apprendre au centre de formation. Cette saison, j’ai l’opportunité de m’entraîner avec les pros toute la semaine. C’était difficile au début d’être un jeune joueur et de côtoyer toutes ces stars internationales. Mais à présent je me dis que ce sont mes coéquipiers. Cela se passe de mieux en mieux. Mais c’est toujours particulier de jouer au ballon avec Nonu, Guirado, et d’autres grands noms du rugby…
Tu as participé avec l’équipe de France aux championnats du Monde U20 en juin dernier. Jouer en Bleu, c’était comment ?
C’est l’un de mes meilleurs souvenirs dans le rugby ! Représenter la France est un honneur et une fierté. Je le souhaite à tous ceux qui aspirent à jouer au haut niveau.
« Cette saison, j’ai l’opportunité de m’entraîner avec les pros toute la semaine »
Quels souvenirs gardes-tu de ta ville natale, Angers ?
Une grande camaraderie. J’ai eu beaucoup de mal à l’époque à me détacher de mes coéquipiers pour rejoindre l’équipe de Tours. Surtout que c’était sur une défaite contre le Racing 92 en U15, en finale du tournoi de Bourges…
C’est quoi pour toi, la Dalle Angevine ?
C’est ce côté mort de faim qui anime les sportifs angevins !
Angevin, mais pas que… Peux-tu nous dire un petit mot sur ton île d’origine, Wallis-et-Futuna ?
Je suis très attaché à ma famille qui y réside, on peut dire que la vie est différente là-bas. Tout est moins stressant et les paysages sont magnifiques.
Ton avenir, tu le vois comment ?
C’est encore un peu flou. Je ne sais pas où je vais signer mon premier contrat et si un jour j’aurai cette opportunité. En tout cas mes objectifs sont clairs : signer un contrat pro et arriver au plus haut niveau possible.
Pour finir, ton dicton préféré ?
Il n’y a que le travail qui paie !
Kévin Setiano, le grand frère : « Emerick est un bosseur, quelqu’un de déterminé »
Dans la famille Setiano, je demande le grand frère ! Kévin, 22 ans, est également joueur de rugby. Passé lui aussi par le centre de formation du RC Toulon, il évolue aujourd’hui au poste de trois-quart centre au SC Le Rheu, club de Fédérale 2 dans la banlieue de Rennes, après une saison 2015-2016 au SCO Rugby. Il nous raconte l’importance du rugby dans la famille et la solidarité sportive qui anime les frangins : « En arrivant en Métropole de Wallis-et-Futuna, notre père a joué pour le club d’Angers, et ma mère nous emmenait souvent voir ses matchs. C’est grâce à lui que nous nous sommes inscrits au rugby. Le troisième frangin a suivi aussi, il joue lui 2ème ligne. Avec Emerick, on a commencé ensemble à Angers à l’école de rugby. Ensuite, chacun est parti de son côté à partir des cadets, puis on a eu la chance d’intégrer le centre de formation du RC Toulon la même année. Ce fût une très bonne expérience pour nous deux. Pour nous, sa famille, c’est une très grande fierté. On essaye de l’encourager pour qu’il ne baisse jamais les bras et pour qu’il garde en tête ses objectifs. En espérant voir son nom bientôt sur une feuille de match avec les pros ! Après chaque jour de match, on s’appelle pour faire un débrief, ça permet aussi de motiver l’autre quand il n’est pas satisfait de son match. Emerick est un bosseur, quelqu’un de déterminé. « Commencer petit et finir grand », c’est ça pour moi La Dalle Angevine et ça lui convient bien ».