Gérard Sarazin, fidèle au poste
#LesIndispensables - 18 janvier 2017
#LesIndispensables. Après Gilles Moret, la voix du SCO, rencontre avec un autre homme de l’ombre du sport angevin. Cet homme, c’est Gérard Sarazin, président de la Vaillante Tennis de Table depuis 1999. Joueur, dirigeant, trésorier puis président, Gérard Sarazin est un passionné de ce sport mais surtout de ce club, son club.
Par François Lecorps (@lecorpsfrancois sur Twitter)
Gérard Sarazin est le président de la Vaillante Tennis de Table depuis 1999. Mais ce jeune homme de 53 ans est également marié, père de famille et salarié d’une célèbre banque depuis 30 ans. Fidélité et passion, voici ses credo. Une fidélité qu’il entretient dans sa vie de famille, dans son travail mais aussi dans son club. 17, c’est le nombre d’années de suite passées par la Vaillante dans l’élite du tennis de table masculin français. Cela fait aussi 17 ans donc que Gérard Sarazin est à la tête du club. Arrivé en tant que joueur, après un bref passage chez les Jongleurs de Notre Dame quand il était étudiant, il intègre très vite l’organisation. Comptable de métier, il est tout naturellement dirigé vers la trésorerie après avoir été dirigeant. Lors de l’ascension de la Vaillante en Pro A, Jackie Penot, alors président, laisse sa place à Gérard Sarazin. Le Segréen d’origine n’a alors qu’un seul objectif : pérenniser le club dans l’élite. Et c’est ce qu’il fait avec brio. 16 campagnes européennes, 6 participations à la Ligue des Champions, plusieurs fois 2ème du championnat, et un 1er titre : une ETTU Cup, équivalente à la Ligue Europa en football.
Souvenir de Coupe d’Europe à Istanbul
C’était en 2008. Auteurs d’une saison presque parfaite, en finissant 2èmes de Pro A, les Vaillantais ont marqué l’histoire en s’adjugeant l’ETTU Cup aux dépens de Fenerbahçe, club de la capitale turque. Pour Gérard Sarazin, ce fut tout simplement le meilleur souvenir de sa carrière de président : « On a joué devant 2000 personnes à Jean Bouin. En Turquie, on s’attendait au pire, mais tout s’est très bien passé. J’avais invité les dirigeants les plus anciens pour ce match en Turquie. Les plus beaux souvenirs, c’est ceux qu’on partage, se retrouver ensemble, c’est cela qui est extraordinaire ». La célébration dans les rues d’Istanbul reste également un sacré moment, mais on ne peut pas tout dévoiler… Ce titre possède une caractéristique historique, car en plus d’être le seul titre du club, c’est également le 1er à l’échelle européenne d’un club en Pays de la Loire.
La vie d’un club est faite de bons et de mauvais moments. Aujourd’hui, la Vaillante est en train de vivre une de ses périodes les plus difficiles. Et pour cause, les Angevins sont derniers de Pro A. Habitués à jouer le haut du classement, Emmanuel Lebesson et ses coéquipiers vont devoir se bagarrer pour éviter la descente. Une situation compliquée selon le président : « Ce ne sont pas des moments faciles à vivre. Il y a des nuits parfois un peu courtes pour un président de club ». Un concours de circonstances qui commence à inquiéter le président : « Mes joueurs doivent avoir cette Dalle Angevine, car s’ils ne l’ont pas, ça va sentir mauvais à la fin de saison ». Car l’avenir de l’équipe fanion est très importante pour le bon fonctionnement de l’ensemble d’un club qui doit se battre pour exister.
La Vaillante, le tennis de table pour tous
Cependant, en 17 ans, Gérard Sarazin a fait de son club une véritable référence nationale. Et le club vit sa plus belle période au niveau de jeunes notamment, grâce à ses 215 licenciés, une formation reconnue, et une section handisport réputée pour être l’une des meilleures de France. Aux derniers Jeux Paralympiques, Matéo Bohéas a représenté la Vaillante, une véritable fierté pour le président. Une des richesses de ce club, c’est qu’il n’est pas réservé aux professionnels ou aux futurs joueurs d’élite. Tout le monde y a sa place : « Un jeune peut venir pour s’entraîner tous les 15 jours, ou 16 heures par semaine, on est un club pour tous. ».
Malgré la passion, Gérard Sarazin se dit plus proche de la fin que du commencement. « Je savais que le plus compliqué allait être de trouver mon successeur ». Faire les choses en douceur, avec la meilleure transition possible. Même si ce n’est pas pour tout de suite, ce fidèle parmi les fidèles y pense : « Je me rends compte que mes enfants ont grandi vite. J’ai peut-être raté certaines choses… ». Cependant, quand il sera temps pour lui de quitter la présidence, il aimerait continuer dans le club, mais « sans être un poids » pour son successeur. « Je suis fier de ce que j’ai pu faire, mais ce n’est pas fini. Il est toujours possible de faire mieux ». Ce passionné pourra alors se consacrer à ses autres centres d’intérêt, la lecture et le cinéma. Il aura également tout le temps d’aller voir les autres sports angevins, qui sont pour lui « un véritable atout pour la ville, et pour la vie en général ».