Firstbeat, au cœur de la performance sportive
22 novembre 2017
#SportEntreprendre. Le 27 octobre dernier, les Ducs d’Angers ont organisé au Haras le premier match connecté du hockey français avec l’aide de la société finlandaise Firstbeat, spécialisée dans le suivi des performances des équipes de haut niveau. Explications avec son unique représentant en France et Angevin d’adoption, Thibaut Hervéou.
Thibaut, vous êtes le représentant en France de Firstbeat, leader mondial de l’analyse de la fréquence cardiaque, et basé à Angers. Pourquoi ce choix ?
Je suis originaire de La Flèche mais je suis venu à Angers faire une partie de mes études : j’ai obtenu ma licence STAPS à l’IFEPSA. Après un Master en sciences du sport à Montpellier, je suis revenu dans la région et j’ai exercé un an en tant que responsable du pôle excellence du club de foot de Baugé. Quand j’ai été embauché par Firstbeat en mai 2016, j’ai naturellement choisi de revenir m’installer ici car pour aller assister à des matchs de haut niveau, on a l’embarras du choix : le SCO en Ligue 1, les Ducs en Ligue Magnus, mais aussi l’UFAB, Angers Noyant…
Angers, une ville sportive. Et connectée…
Oui, Angers est non seulement une ville très sportive mais aussi une des villes en France les plus connectées avec de nombreuses start-up numériques, ce qui a notamment facilité l’organisation du match connecté au Haras il y a un mois. Enfin, depuis Angers, je peux me déplacer très facilement et en relativement peu de temps pour aller rendre visite aux clubs que nous équipons n’importe où en France, mais aussi en Suisse et dans certains pays africains francophones. Et comme je fais un à deux déplacements par semaine, ce n’est pas négligeable.
Quel bilan tirez-vous du match connecté organisé avec les Ducs d’Angers au Haras le 27 octobre dernier ?
C’était une première en France et tout s’est bien déroulé. Grâce aux ceintures à fréquence cardiaque, les spectateurs du Haras ont pu suivre en direct sur écran géant le rythme cardiaque de trois joueurs des Ducs (Robin Gaborit, Maxime Lacroix et Clément Masson), ainsi que celui du président Michaël Juret, de la mascotte « Pucky » et d’un membre du club de supporters, Les Raptors. Ils ont notamment pu mesurer l’intensité des efforts fournis par les joueurs lors de chaque présence sur la glace, les différences physiologiques ainsi que la capacité de récupération de chacun au fil du match. L’adversaire du soir, les Brûleurs de Loups de Grenoble, utilise Firstbeat depuis la saison dernière, tout comme Bordeaux et Rouen en Ligue Magnus. Les Ducs sont encore en phase de réflexion, mais ce sera peut-être plus facile une fois qu’ils seront dans la nouvelle patinoire.
Concrètement, comment ça marche et quel est l’intérêt pour les équipes qui l’utilisent ?
Nos ceintures textiles connectées transmettent la fréquence cardiaque de chaque joueur à un logiciel capable d’analyser précisément et en temps réel ses performances physiologiques et d’identifier son état de forme. Un test permet notamment d’évaluer la capacité de récupération des joueurs en seulement 3 minutes. A la fin du test, chaque joueur se voit attribuer un score de récupération de 0 à 100%, permettant d’identifier ceux qui risquent de basculer vers le surentraînement, voire de se blesser.
On peut donc réguler la charge de travail en fonction de l’état de chaque joueur ?
C’est ça. Pour les préparateurs physiques et les coachs, cela leur permet d’adapter les contenus et l’intensité des entraînements, de prévenir les risques de blessures et donc d’optimiser la performance et la gestion des joueurs tout au long de la saison. Au hockey ou au basket par exemple, des sports qui exigent des présences courtes mais très intenses, les données récoltées peuvent aussi aider les coachs à mieux gérer le temps de jeu de leurs meilleurs joueurs au cours des matchs pour qu’ils restent le plus « frais » possible et qu’ils gardent un maximum de lucidité dans les dernières minutes.
Combien d’équipes utilisent Firstbeat et certains sports sont-ils plus concernés que d’autres ?
Nous travaillons avec plus de 1 000 équipes dans le monde : des clubs de NFL (football américain), de NBA (Golden State Warriors, Chicago Bulls…), la moitié des clubs NHL (hockey-sur-glace) dont le double champion en titre Pittsburgh, mais aussi beaucoup d’équipes universitaires. En Europe nous équipons beaucoup de grands clubs de foot (Manchester United, Manchester City, Atletico Madrid…) mais aussi toutes les grandes sélections nationales, sauf la France malheureusement. En France, nous fournissons aujourd’hui 25 équipes, dont la moitié du Top14 et la Fédération Française de Rugby, Le Mans Sarthe Basket, le PSG (foot et hand), le FC Nantes, le Stade Rennais, quelques clubs de CFA et donc trois clubs de Ligue Magnus.
Cette technologie est-elle accessible ?
Tout compris (les ceintures à fréquence cardiaque, le receveur d’équipe…), il faut compter environ 5 000 euros par an pour équiper une équipe de 25 joueurs. C’est un budget, mais le système est éprouvé depuis 15 ans. Il est facile, rapide à utiliser et 94% des entraîneurs qui utilisent la technologie Firstbeat à chaque entraînement la recommandent.
@FirstbeatInfo présent sur les 5 continents et après de 1000 équipes mais pour la première en live en compétition ! #GoDucsGo pic.twitter.com/3TQcAfpbqN
— Thibaut Hervéou (@ThibautHerveou) 27 octobre 2017