Edwige de Colnet : « J’espère revenir au top »
21 février 2018
MadeInAngers. Parmi les meilleures joueuses de France il y a trois ans, Edwige de Colnet, 21 ans, voit désormais sa progression minée par les blessures. Mais la badiste angevine, qui joue pour le club de Cholet en Nationale 1, ne doute pas et espère revenir au top le plus rapidement possible. Interview.
Par Florent Ouvrard
La dernière fois que l’on a vu ton nom dans une compétition, c’était à Angers, avec ta sœur. Le badminton, un sport de famille ?
Totalement ! J’ai commencé grâce à mes frères et j’ai très vite accroché à la discipline. Faire la Plume Angevine avec ma sœur (Nolwenn de Colnet, 16 ans, qui a décroché ce week-end 2 titres régionaux et qui participera au championnat de France Jeunes à Mulhouse en mai, Ndlr), c’était vraiment cool, même si ce n’était pas simple car elle est plus jeune que moi et l’écart de niveau est encore important entre nous. C’est compliqué à gérer dans un match, mais peut-être qu’on rejouera ensemble dans le futur.
Tu étais aussi engagée dans un autre tableau, en simple, où tu fais demi-finale.
C’est mon tableau favori. Je perds en demi-finale contre quelqu’un que j’avais toujours réussi à battre jusqu’ici. Je sens que je manque d’entrainement, de physique, et les autres ont progressé entre temps. C’est dur de perdre ce genre de match, mais je sais que je ne suis pas à fond.
Pourquoi ?
Ça fait presque un an et demi que j’enchaîne les pépins physiques. En novembre 2016, je me suis blessée à la cheville à cause du surentraînement. Ça m’a fait manquer toute la fin de saison et donc les championnats de France 2017, puis quand je suis revenue en 2018, j’ai enchaîné avec des problèmes au doigt puis au dos. La mononucléose m’a fait manquer une nouvelle fois les France, il y a deux semaines. Et actuellement, j’ai une vive douleur au niveau de la cuisse qui ne me permet pas d’être à fond. C’est vraiment compliqué mais je reste motivée. J’espère revenir au top, comme avant. Même si je sais que ça sera compliqué, j’ai la détermination.
Justement, Edwige de Colnet au top, c’était quand ?
C’est lorsque je fais finale en championnat de France junior en 2014. Je joue Delphine Lansac. J’étais heureuse d’avoir rattrapé une fille devant moi depuis longtemps, d’avoir rattrapé d’autres joueuses. J’ai commencé le badminton sur le tard par rapport à tout le monde, donc me faufiler jusqu’en finale, c’était que du bonheur. Certes j’ai profité du forfait d’Anne Tran, mais quand même. Je perds en finale, mais j’ai donné tout ce que j’ai pu. C’est mon plus beau souvenir. Ah, que ça passe vite…
Edwige de Colnet et l’équipe première du BACH de Cholet qui évolue en N1
Si l’on regarde trois ans en arrière, tu étais donc dans les meilleures joueuses de France…
Oui, mais je ne suis pas déçue de tout ce qu’il s’est passé depuis. Je sais que je retrouverais mon niveau quand je n’aurais plus mal. C’est la vie, il faut accepter les blessures, mais je suis persuadée que j’arriverais à gagner comme avant une fois guérie. Je n’en doute pas, je suis très persévérante.
Tu parles un peu plus haut de « revenir au top ». Au détriment des études ?
Si je n’écoutais que moi, je jouerais au badminton non-stop, mais mes parents m’ont toujours dit de ne pas lâcher les études car c’est très important, surtout dans notre sport où l’on ne gagne pas énormément d’argent. Je suis donc aujourd’hui à l’INSA, une école d’ingénieur à Rennes, où j’étudie dans le domaine de l’électronique et informatique.
Tu as donc quitté Angers où tu vivais depuis toujours…
Pas vraiment, j’y reviens très souvent car ma famille y vit et que je ne suis pas partie pour faire des compétitions le week-end à cause de mes blessures. Ma mère est présidente du Badminton Angers Club. J’adore Angers, c’est ma ville. L’ambiance, la taille, les gens, en font vraiment un endroit agréable. Et même si on est tous éparpillés maintenant, tous mes amis viennent de là-bas.
C’est pour ça que tu joues toujours dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui à Cholet après être passée par le Badminton Angers Club puis Les Ponts-de-Cé ?
Quand je suis partie des Ponts-de-Cé, je ne savais pas trop si j’allais rester dans le coin. Mais c’est après avoir discuté avec le club de Cholet que j’ai trouvé que c’était sympa de rester dans la région. Je suis aussi allée là-bas car je m’entends très bien avec eux, les joueurs sont des copains, il y a une bonne ambiance et c’est quelque chose de très important.
Cholet va d’ailleurs jouer un match très important ce week-end dans la quête du maintien…
Ça va être chaud cette année ! C’est vrai que l’on risque de descendre, mais on espère encore. Une nouvelle joueuse arrive et samedi, on doit absolument gagner pour continuer de croire au maintien. Même sans entrainement, je vais me donner à fond pour gagner. Quitte à avoir mal, je serai présente, c’est important.