“Je m’étais toujours dit que j’essaierais le triathlon”
12 avril 2018
#MadeInAngers. Ancien nageur depuis ses 6 ans, il a débuté le triathlon il y a à peine deux ans, mais a déjà été convoqué pour des tests de sélection en équipe de France ! A 18 ans, Nathan Ménant, licencié à l’ASPTT Angers, débute sa dernière saison en catégorie Junior avec de nouvelles ambitions. Il nous parle aussi de la réalité d’une discipline riche de l’enchaînement de 3 sports : natation, cyclisme et course à pied. Interview.
Par Valentin Deudon
Tu as été retenu récemment pour réaliser des tests de sélection en équipe de France. C’était un objectif ?
Pas du tout. Je n’ai commencé le triathlon en club qu’en 2017 et je ne savais même pas que ces tests existaient ! C’est la section triathlon de l’ASPTT Angers où je suis licencié qui a reçu la convocation après avoir envoyé à la Ligue mes résultats à des tests internes que tous les triathlètes font en club, sur un 400 mètres natation et un 3000 mètres course à pied. C’était vraiment une surprise et une découverte pour moi.
Et comment s’est passé ce week-end de tests ?
Pas très bien… Les épreuves se déroulaient à Cannes où il y avait trois temps à réaliser. Un 800m nage libre, un 5 km course à pied sur piste et un contre-la-montre de 3,6 km à vélo. Le niveau était relevé avec les meilleurs Juniors et Cadets de France qui pratiquent le triathlon depuis longtemps. D’habitude je me sens d’autant mieux quand il y a du répondant, mais là je n’ai pas réussi mes temps habituels. Je suis donc un peu déçu des résultats mais content d’avoir participé à une telle sélection. Malheureusement sur la course à pied, j’ai commencé et terminé avec des douleurs aux mollets qui sont présentes à chaque fois que je cours.
Tu vas devoir te soigner avant d’entrer véritablement dans ta saison ?
Oui. Sur les conseils de mon entraîneur, je revois le planning de ma saison et laisse place à un peu de repos et à une batterie d’examens médicaux pour essayer de comprendre le pourquoi de ces douleurs. Je veux néanmoins atteindre mes objectifs de la saison.
Quels sont ces objectifs pour 2018 ?
Pour ma dernière saison en Junior avant de passer en catégorie Espoir, j’ai vraiment envie d’aller chercher un podium aux championnats de France ! Surtout pour ceux d’aquathlon début juillet (natation puis course à pied). L’année dernière, j’y allais pour voir, sans repère, et je finis 19ème, premier du département. En juin il y aura aussi les France de triathlon mais ce sera plus dur d’accrocher une place dans les 10 premiers.
Comment te prépares-tu ?
Jusqu’à il y a deux mois, je suivais les séances de l’ASPTT pour la course à pied et le vélo. Pour la natation, je nage toujours avec mon club d’origine, l’ASA Natation à Avrillé avec mon entraîneur Vincent Houlgard à qui je dois beaucoup. Aujourd’hui, Didier Chartier, un coach expérimenté spécialisé en course à pied et récemment licencié à l’ASPTT, m’a pris sous son aile pour planifier de manière globale mes entraînements. Il me guide aussi dans mes choix de compétitions. On avait commencé à bien travailler cet hiver, mais ces problèmes aux mollets ont perturbé ma préparation et donc ma progression. C’est compliqué mais je reste confiant.
Et sur les contenus de séances ?
Quoi qu’il arrive, il faut répéter les efforts et les distances. Il faut gérer les allures, j’ai tout à apprendre dans ce domaine. Ça demande du temps ! Il convient aussi de répartir le travail en fonction de comment on se sent et de ses aptitudes sur chaque épreuve. Je suis un nageur à la base donc j’ai plus de facilité sur cette partie. En revanche j’ai des progrès à faire et du temps à gagner sur le vélo et en course à pied, d’autant que c’est souvent sur cette dernière épreuve que la victoire se joue.
“La convivialité, le dynamisme et la bonne humeur sont des dimensions
qui me plaisent bien dans le triathlon”
Natation puis cyclisme puis course à pied… Mais entre chaque épreuve il y a aussi ce vous appelez la transition. Quelle est son importance ?
Elle est essentielle. Il y a deux sortes de transitions. D’abord la transition pure, disons technique. Je parle des changements d’équipements et de matériel qu’il faut apprendre à maîtriser pour ne pas perdre de temps. Savoir sauter sur son vélo, mettre son casque rapidement, enlever sa combinaison de nage… Tout le monde peut devenir meilleur là-dessus et il faut le travailler à l’entraînement. C’est une question d’habitude.
Et la seconde transition ?
C’est la transition physique : avoir les jambes après un effort pour être de suite performant sur un autre effort. Certains réussissent des supers chronos séparément mais n’arrivent pas à enchaîner. Le plus traumatisant est je pense le passage vélo-course : sur le vélo, on est portés, et quand il faut se mettre à courir les cuisses sont lourdes, c’est parfois compliqué de placer sa foulée. Il faut travailler en conséquence en faisant des enchaînements vélo-course à pieds à l’entraînement pour habituer le corps à ce changement d’effort !
Tu as démarré le triathlon assez récemment donc. Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce sport ?
Je pratiquais la natation à l’ASA à Avrillé depuis 12 ans, un peu sur toutes les nages sauf les distances très courtes. Et puis comme mon père a fait du triathlon sur des distances Ironman, je m’étais toujours dit que j’essaierais moi aussi, mais sur des distances plus courtes évidemment. En 2016, j’ai terminé quatre triathlons sans être licencié, sans entraînement spécifique, avec un vieux vélo, celui de mon père… Pour voir. Au final j’ai réussi des bons temps et ça m’a incité à rejoindre un club.
Un sport avec une bonne ambiance ?
Oui j’aime beaucoup l’atmosphère. C’est ouvert à tous, sur les courses on croise du monde sur le bord des routes, les endroits changent… C’est très plaisant. L’enchaînement des sports est plus compliqué bien sûr mais on ressent aussi plus d’adrénaline. Et puis, la convivialité, le dynamisme, la bonne humeur, notamment celle de Christelle Olive-Marchesi, la présidente de l’ASPTT, sont des dimensions qui me plaisent bien.
Et niveau études, quel est ton projet ?
Je suis en première année de BTS maintenance, en alternance. Je passe deux semaines en cours à Cholet, puis deux semaines en entreprise sur Angers. C’est un rythme qui ne m’a pas permis de m’entraîner comme je le souhaitais ces derniers mois, mais je veux obtenir mon BTS et ensuite entrer dans l’armée pour intégrer, j’espère, les forces spéciales. Avant ça, je me laisserai le temps pendant quelques années pour continuer le triathlon et mettre toutes les chances de mon côté pour essayer d’atteindre un bon niveau.