“Le sauvetage sportif n’est pas réservé aux villes côtières”
27 septembre 2018
#Découverte. Michel Roche s’envolera le 13 novembre prochain pour Adélaïde, en Australie, où il participera aux championnats du monde de sauvetage sportif (du 16 au 21 novembre). Ce sera sa troisième compétition internationale après les championnats d’Europe 2015 et les mondiaux 2016. Au-delà de ses objectifs personnels, ce père de famille de 44 ans, licencié au club de l’Aquarius, veut surtout en profiter pour partager sa passion pour cette discipline méconnue et la développer à Angers.
Par Charles Dubré-Beduneau
Pour n’importe quel sportif, participer à un championnat du monde est déjà une performance en soit. Mais quand en plus la compétition se déroule dans le pays où est né le sport que l’on pratique, l’excitation est décuplée. « L’Australie, c’est la Mecque du sauvetage sportif. Les Australiens ont cette culture de l’océan, des sports nautiques et surtout de la sécurité en mer. Les enfants y sont sensibilisés dès leur plus jeune âge. Il y aura beaucoup de monde et probablement une ambiance incroyable », anticipe Michel Roche, maître-nageur à Beaufort-en-Vallée et qui s’apprête à disputer sa troisième compétition internationale, sans conteste la plus relevée. « C’est un beau défi. J’y vais d’abord avec l’objectif de participer à toutes les épreuves et de les terminer. Mes meilleures chances sont dans les épreuves en piscine. Je m’attends à souffrir davantage dans les épreuves côtières, mais ça dépendra comme toujours des conditions ke jour J, notamment de la houle et du vent. »
Des valeurs proches du rugby
Licencié au club de l’Aquarius d’Angers (le seul autre club à proposer du sauvetage sportif dans le département est à Candé), Michel Roche ne pratique le sauvetage sportif que depuis trois ans. « À la naissance de mes premiers enfants j’ai fréquenté les activités « bébés nageurs », puis je suis devenu responsable d’une association de natation. En 2015, ma fille aînée a tenté la natation en couloirs mais elle n’aimait pas l’ambiance. On lui a donc proposé le sauvetage sportif, plus ludique. Elle a accroché, et moi aussi! Un mois après je participais à la Coupe de France et quatre mois plus tard j’étais médaillé aux championnats d’Europe Master. »
Outre les épreuves en piscine avec des mannequins, les plus spectaculaires sont celles qui se déroulent en mer, notamment le relais « Oceanman »: 400 m de course à la nage, 800 m sur une grande planche de surf et 1,5 km en surf-kayak. « Le public est sur la plage, tout proche, et l’ambiance est vraiment festive, conviviale. Il y a une saine émulation entre les concurrents. L’état d’esprit se rapproche plus du rugby que de la natation », indique Michel.
Un budget de 5 000€
Participer aux championnats du monde nécessite une grosse préparation physique. « Je nage dès que je peux mais je fais aussi pas mal de course à pied et d’aquabiking », confie Michel. La compétition se déroulant en Australie cette année, l’investissement financier n’est pas non plus négligeable. « Entre l’inscription, les billets d’avion, l’hébergement et la location du matériel sur place, il faut compter environ 5 000€. On a créé un collectif « Team Masters France » avec d’autres participants français pour mutualiser les frais. Décathlon Beaucouzé me fournit du matériel et Onika des lunettes de natation correctrices car je suis myope. » Michel a aussi lancé un financement participatif sur le site Leetchi.
Plus globalement, il souhaite partager sa passion pour ce sport méconnu et le développer à Angers. « Le sauvetage sportif n’est pas réservé aux villes de bord de mer. On peut s’entraîner dans les lacs. Et Angers n’est pas si loin de la côte pour faire des petites sorties de temps en temps. C’est un sport à la fois ludique et hyper complet. Il y a différents types d’épreuves et différents types d’efforts, tout le monde peut y trouver son compte », assure-t-il. En attendant, on suivra attentivement son aventure australienne!
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