Manuel Casado : « Des aventures incroyables »
15 octobre 2018
#MadeInAngers. En décembre prochain, un Angevin participera aux Championnats du Monde de Courses à obstacles en Islande. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Manuel Casado est un athlète complet, expérimenté, au mental d’acier. En plus de son challenge personnel, Manuel court pour apporter son soutien à un orphelinat qui lui tient à coeur. Une course de 24h l’attend dans deux mois… Manuel se confie sur ses motivations et ses objectifs les plus fous à venir. Entretien.
Par Théo BARILLER-KRINE
Le 8 décembre prochain, vous serez en Islande pour l’une des courses à obstacles les plus difficiles au monde. Quel est votre objectif lors de cette épreuve ?
Ma passion pour les courses à obstacles m’a amené le 1er septembre en Slovaquie, dans la chaîne de montagnes Mala Fatra. Au terme d’une course de 53km et 80 obstacles, j’ai arraché une qualification in-extremis pour les mondiaux en catégorie élite. Je n’avais pas imaginé pouvoir me qualifier pour une telle compétition. Je commence seulement à envisager la course, et souhaite arriver avec ma meilleure condition physique possible. Je veux voir si je peux rivaliser avec les athlètes et représenter la France, mais terminer cette épreuve avec les conditions extrêmes en arrivant en bonne santé sera déjà une victoire en soi.
Comment avez-vous découvert la course à obstacles?
Un peu par hasard. J’ai toujours fait beaucoup de sport, et à un certain stade je réfléchissais à des défis pour me dépasser et donner un sens à ma pratique. Alors que je pensais m’inscrire à un triathlon, on m’a parlé de cette course “super dure”, la Spartan Race. Elle avait lieu à Paris quelques mois plus tard, en septembre 2014. J’ai adoré l’idée et je me suis inscrit en duo avec ma soeur. Ce challenge était absolument tout ce que je recherchais et je suis tombé amoureux de la discipline!
Quelle préparation physique devez-vous effectuer pour être prêt à participer à la prestigieuse Spartan Race ?
Les courses à obstacles demandent une grande polyvalence. Au-delà de la course à pied, je fais beaucoup de renforcement musculaire, de cross training et de natation. J’essaie de penser à tout en développant mon équilibre, ma force, mon agilité et mobilité. Je m’entraîne une vingtaine d’heures par semaine pour toucher à tous ces domaines et être le plus complet possible.
« J’apporte mon soutien à un orphelinat à travers mes actions »
Quelles sensations éprouvez-vous sur ce type de course ?
C’est beaucoup de souffrance. Les courses à obstacles amènent à se confronter aux éléments. L’eau, le froid, la montagne, les terrains glissants, parfois dangereux, la solitude… la nature ne pardonne pas, surtout lorsque l’on doit porter une chaîne métallique ou un parpaing sur ses épaules jusqu’au sommet. C’est définitivement une grande souffrance, mais avant tout une envie, peut-être une rage, de se dépasser et de réaliser l’impossible à chaque fois. Et cela apporte de la joie tant aux compétiteurs qu’aux participants venus se challenger.
On vous voit souvent avec un t-shirt « Marine’s Smile ». Pouvez-vous nous expliquer ce que ça signifie ?
L’association Marine’s Smile soutient un orphelinat à Bali. Depuis sa création, en mémoire de ma meilleure amie, j’apporte mon soutien du mieux que je peux en les représentant au travers de mes actions. Les choses ont énormément avancé en peu de temps pour ces enfants qui vivent dans une grande misère et sont souvent livrés à eux-mêmes.
Avez-vous des anecdotes à raconter sur votre préparation, ou sur des courses qui vous ont marquées?
Des tas! Les courses me font vivre des aventures incroyables. Il y a deux ans, je me retrouvais en Nouvelle-Zélande pour une compétition magnifique. Nous attendions le départ dans l’eau au milieu d’une rivière pour vivre une cérémonie traditionnelle Maori. C’était un moment intense et symbolique, entre frissons et chants guerriers. Brakken Kraker, l’une de mes idoles, se trouvait juste à ma gauche et participait à la course. Cette représentation presque intimidante m’a transporté, et je peux vous dire que cela m’a permis de me transcender dans l’effort.
Après la Spartan Race en Islande, avez-vous d’autres projets ?
Je souhaite me concentrer sur la formation de coaching sportif que j’ai commencé au mois de septembre à Angers (IPSA), afin de me professionnaliser dans ce secteur. Je reprendrai les compétitions une fois mon diplôme obtenu avec la Spartan Race de Morzine en juillet.