Angers, place forte du basket fauteuil
27 novembre 2018
#Découverte. Le basket fauteuil est le premier sport collectif destiné aux personnes en situation de handicap apparu en Anjou. #LaDalleAngevine est allée à la rencontre de l’équipe d’Angers Handisport pour vous faire découvrir – ou redécouvrir – ce sport.
Par Baptiste LAROCHE
Photos: Franck POTVIN
Encore peu connu du grand public, le basket fauteuil est pourtant une activité pionnière du handisport. Née après la Seconde Guerre Mondiale et destinée à la rééducation des soldats blessés, cette pratique sportive est arrivée à Angers en 1969 suite à la création de l’association Handisport Angers, afin que le sport soit accessible aux personnes en situation de handicap. Parmi les joueurs, Didier Lescau, capitaine emblématique de l’équipe, nous présente son parcours : « J’ai commencé le basket fauteuil à Nantes, pendant un an, puis je suis arrivé en 1978 à Angers. Avant, je faisais du foot, mais j’ai été contrait d’arrêter après mon amputation d’une jambe à la suite d’une grave maladie. J’ai essayé quelques sports individuels handisports mais je préférais le sport d’équipe ».
Une équipe compétition et une équipe loisir
Aujourd’hui, la section basket fauteuil d’Angers est composée d’une équipe compétition et d’une équipe loisir, qui s’entraîne tous les mardis et jeudis soirs salle Bergson. La première évolue dans le championnat de Nationale 2, tandis que la seconde dispute essentiellement quelques matches amicaux dans la saison. En France, il n’existe que quatre championnats nationaux, comme l’explique Dorothée Mériau, joueuse et responsable de la section basket fauteuil : « Il y a 4 divisions en basket fauteuil : Nationale 1A, Nationale 1B, Nationale 1C et Nationale 2. Notre équipe évolue au plus bas niveau, mais le club a déjà joué en première division. À l’époque il y avait deux équipes compétition, une en N1A et l’autre en N2 ».
« Notre équipe progresse mais manque de moyens »
Depuis le début de saison, Marion Bauland est la nouvelle coach de la section basket. « J’ai repris l’équipe au mois de septembre. Comme auparavant, je fais les entrainements compétition le mardi et les entrainements loisir le jeudi, mais la nouveauté est que je coache l’équipe compétition alors qu’avant elle était en auto-coaching ». Ce changement semble porter ses fruits puisque l’équipe angevine est actuellement leader de sa poule de Nationale 2. Avec 4 victoires en 5 matches, Angers est idéalement placé pour la montée. Néanmoins, « le club ne peut pas prétendre à une montée faute de moyens. En N1, les déplacements sont beaucoup plus longs et le transport, l’hébergement nous coûteraient trop cher », nuance Dorothée Mériau.
Quelques particularités au niveau des règles
Comme en basket valide, le basket fauteuil oppose deux équipes de cinq joueurs, la taille du terrain et la hauteur du panier restant les mêmes. Seulement quelques règles dans le jeu sont adaptées. « Nous avons les mêmes règles qu’au basket valide : les 3 secondes dans la raquette, les 8 secondes pour passer la ligne du milieu de terrain, les 24 secondes de possession… Mais quelques règles changent comme la mixité des équipes, le marcher, les reprises de dribbles ou les fautes avec les fauteuils », explique Dorothée Mériau.
Dans le handibasket, un système de points a également été mis en place selon le handicap. Chaque joueur est classé de 1 à 5 points suivant son handicap. « Par exemple, moi qui suis paraplégique, je compte 2 points, tandis qu’une personne valide compte 5 points. En Nationale 2, la somme des points de l’équipe ne doit pas dépasser 15,5 pts. Dans notre équipe nous n’avons pas beaucoup de points intermédiaires, nous avons beaucoup de petits points. Nos capacités sont donc moindres et il faut plus de rotation », ajoute-t-elle. Au final, peu importe le handicap, tant que chacun est animé par la même farouche envie de se dépasser. La section angevine de basket fauteuil permet ainsi à tous les Dalleux et Dalleuses de la balle orange de continuer à pratiquer et à partager leur passion. Et c’est bien là l’essentiel.