“J’aime me mesurer aux garçons”
09 avril 2019
#MadeInAngers. Joueuse chez les Hawks d’Angers, la jeune Pauline Bernard (18 ans), s’est fait depuis bientôt trois ans une place en équipe de France de roller-hockey. Talentueuse, passionnée et motivée l’Angevine ne se fixe aucune limite, tout en gardant la tête sur les épaules.
Propos recueillis par Charles DUBRÉ-BEDUNEAU
Pauline, comment as-tu commencé le roller hockey ?
J’ai fait du tennis, du hand et de la natation en loisirs. J’avais un ami qui faisait du hockey sur glace. Finalement j’ai testé le roller hockey il y a six ans lors de l’animation des Hawks à Tout Angers Bouge. J’ai tout de suite accroché.
Qu’est-ce qui te plait dans ce sport ?
La vitesse, la technique, le contact, l’esprit d’équipe… tout en fait ! C’est un sport super complet.
Chez les Hawks tu n’as joué qu’avec des garçons jusqu’à maintenant. Comment ça se passe ?
Maintenant il y a une équipe de benjamines, c’est bien. Il y avait une fille qui a commencé en même temps que moi mais elle a vite arrêté. C’est normal pour moi de jouer avec des garçons. J’ai été surclassée dans chaque catégorie. En général ils font attention et ça se passe très bien. Au roller, les contacts sont autorisés mais pas les charges comme au hockey sur glace donc c’est plus facile ; et mes parents sont rassurés. J’aime bien cette petite rivalité avec les garçons, me mesurer à eux et quand que je peux les battre je ne m’en prive pas (rires). Dans les clubs français, les équipes féminines sont rares. Les seules fois où je joue avec des filles c’est lors des stages ou des compétitions avec l’équipe de France.
Depuis quand côtoies-tu l’équipe nationale ?
Ma première sélection remonte à novembre 2015. Carlos Pérez, mon coach à Angers, était aussi sélectionneur de l’équipe de France à ce moment-là. Ma première compétition internationale c’était aux championnats d’Europe en République Tchèque, où on a fini 2e. Première compétition officielle avec le maillot bleu, première Marseillaise… Ce sont de super souvenirs. Ensuite j’ai fait les championnats du monde (Roller Games) en Chine en 2017, où on a terminé à la 7e place. La salle était hyper impressionnante. On avait un Club France à l’hôtel, c’était sympa. Il y avait un esprit JO car les Roller Games rassemblent pleins de compétitions de roller (des épreuves de vitesses, de freestyle…). J’ai aussi participé à un tournoi aux Etats-Unis l’année dernière.
Quels sont tes prochains objectifs?
J’espère être sélectionnée pour les World Roller Games qui auront lieu au mois de juillet à Barcelone. On a un stage de préparation pendant les vacances d’avril et un tournoi de préparation début juin. Il y a un nouveau sélectionneur cette année donc on verra… D’abord je dois avoir mon Bac ! (rires)
Comment vois-tu la suite de ta carrière ?
Je vais passer en junior la saison prochaine. Mes parents me soutiennent à fond depuis le début, ils m’emmènent aux entraînements deux fois par semaine car je n’ai pas encore le permis et aux matchs tous les week-ends. Pour l’instant je n’ai pas envie de quitter les Hawks. C’est mon club, là où mes coachs Carlos et Gaylord m’ont tout appris. J’aimerais beaucoup disputer le carré final de la Coupe de France, salle Carpentier à Paris. C’est LE rendez-vous annuel du roller hockey français. Je souhaite continuer à jouer le plus longtemps possible, même si je suis bien consciente que je ne pourrais jamais en vivre. Le roller hockey reste un sport mineur avec très peu de moyens. L’équipement et les déplacements coûtent chers. Toutes les filles en équipe de France ont un travail et joue au roller à côté. J’espère être acceptée en Licence STAPS mais ça dépendra de Parcoursup…