Le bad’ ou l’éloge de la mixité
#JourDeMatch - 17 janvier 2022
#JourDeMatch. La Plumette Angevine, tournoi amateur organisé par le BAC49, se jouait samedi et dimanche derniers salle Jean Moulin à Angers. 250 badistes du département et d’ailleurs s’y étaient donné rendez-vous pour jouer en simple ou en double, mais aussi en double mixte, l’épreuve reine du badminton. Compte-rendu.
Par Valentin Deudon
Où sont-ils les sports mixtes ? Réellement mixtes, femmes et hommes réunis en compétition sur le même terrain, les uns jouant avec les autres, les unes jouant contre les autres. Il y a bien quelques rares exemples comme l’équitation, on a vu aussi récemment les Jeux Olympiques évoluer en ce sens, il existe par ailleurs ici et là des tentatives bienvenues, souvent confidentielles, parfois ponctuelles…
Au badminton en revanche, le jeu en mixité est une réalité naturelle, ancrée dans la culture de la discipline. Pas un tournoi, pas une compét’ – au très haut niveau comme pour les amateurs – sans que le double mixte ne fasse partie des cinq tableaux proposés aux participantes et participants, à côté du simple femmes, du simple hommes, du double femmes et du double hommes.
Près de 250 licenciés badistes de tous les âges
Ce fut le cas le week-end dernier à Angers, où le Badminton Angers Club (alias le BAC49), deuxième plus grosse association de bad’ du département avec ses 250 licenciés, organisait l’un de ses deux tournois annuels, joliment intitulé « La Plumette Angevine ». La plume étant l’un des éléments constituant – pour certains types en tout cas – de ces fameux volants à la trajectoire fascinante, et dont le son si particulier, après qu’ils aient heurté la raquette, résonne peut-être chaque nuit dans les rêves des amoureuses et des amoureux de badminton… Un bruit qui n’a pas cessé de se faire entendre donc tout samedi et tout dimanche dans un des gymnases de la salle Jean Moulin, découpé pour l’occasion en sept terrains destinés à accueillir les quelques 250 badistes (un mot mixte lui aussi, épicène) de tous les âges inscrits sur les deux jours.
Derrière leurs maillots multicolores, on pouvait lire le nom de leur club et de leur ville de provenance : Beaucouzé, Seiches, Nuaillé, Saint-Avertin, Cholet, Orvault, Avrillé ou encore Bécon-les-Granits. Au cœur de l’effort, on pouvait déceler en eux cette joie de retrouver ce genre de journées, eux qui en avaient été complètement privés ces deux dernières saisons. Sur leur visage ruisselant de sueur, on pouvait également mesurer toute la débauche d’énergie que réclame leur sport préféré. En simple surtout, où l’espace à couvrir est plus vaste. En double également, bien que les deux compères se partagent un peu plus la couverture du terrain.
Au double mixte, épreuve-reine qui a capté presque toute l’attention du samedi, il semblerait aux dires des intéressées et intéressés que la stratégie de base consiste à laisser la joueuse plutôt au filet, à l’initiative, dépositaire de la tactique, analysant les failles adverses ; et le joueur en position plus reculée, couvrant l’espace arrière, prêt à renvoyer le jeu long. Mais dans la réalité des échanges – multiples et variés, passionnants ! – ce n’est pas toujours celle qu’on attend qui place le petit coup subtil dans un espace délaissé, et ce n’est pas toujours celui qu’on attend qui réussit une attaque puissante entre deux adversaires dépassés…
En double mixte, trois tableaux, trois finales, six vainqueurs
Dans les tribunes, on se prend au jeu à observer ces duos occasionnels ou ces couples longue distance batailler ensemble pour la gagne, se parler de tactique entre les échanges, s’encourager d’un check appuyé ou d’un regard furtif, se sourire tendrement après un point fabuleux, apprendre à mieux se connaître dans la vérité du moment sportif. Et il y avait de quoi se régaler avec ce double mixte et ses trois séries (trois tableaux en fonction du classement), composées chacune de ses matchs de poule puis de ses quarts, demis et finales. Trois finales, trois épilogues donc au lieu d’un. Trois binômes vainqueurs et trois duos de finalistes qui ont eu le privilège de grimper sur un podium à deux strates – ici pas de troisième place – sous les applaudissements de leurs semblables, ornés d’une bonne bouteille de vin locale en guise de trophée.
Bravo donc aux douze podiumistes qui ont eu la chance de jouer un peu plus que les autres : Carlyne Journeault et Valentin Angelliaume (vainqueurs de la série 3), Lucile Le Pelley Fonteny et Guillaume Lepron (finalistes de la série 3, tous les quatre en images ci-contre), Laëtitia Tanchoux et Florent N’San Leroux (vainqueurs de la série 2), Angeline Chiron et Erwan Bodin (finalistes de la série 2), Aude Frantelle et Yohan Odin (vainqueurs de la série 1), Léa Coiffard et Antoine Barre (finalistes de la série 1). Bravo surtout à tous les badistes du week-end pour leur énergie et bravo aux organisateurs, à savoir la jeune équipe du bureau du BAC49, emmenée par son président Thierry Fénérol. Et pour ceux qui auraient manqué ça, le club angevin reviendra au printemps avec un autre temps fort, « La Plume Angevine », tournoi de niveau national destiné aux joueuses et joueurs classés D7 à N1, avec bien sûr toujours le double mixte au programme.
>> Retrouvez ici tous les tableaux et les résultats complets de la Plumette Angevine…