Un samedi irlandais à La Baumette !
#JourDeMatch - 20 février 2022
#JourDeMatch. Chaque week-end, La Dalle Angevine vous emmène sur un terrain de sport… Ce samedi, nous étions à la Baumette pour une journée de football gaélique réunissant des équipes du grand ouest et organisée par le club angevin des Anjou Gaels. Compte rendu.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Théo Bariller-Krine
Les terrains de la Baumette avaient des faux airs de Croke Park ce samedi. Dès le petit matin, la sono crachait la folk réconfortante du groupe Lankum, The old man from over the sea. Des drapeaux tricolores – vert, blanc et orange – flottaient doucement à côté des vestiaires. L’après-midi à la buvette, on pouvait même respirer quelques effluves dignes du quartier de Temple Bar, et entendre ici et là dans les conversations un joli accent venu de là-bas…
Non, ce n’était pas (encore) la Saint-Patrick ce 19 février, mais notre grand complexe sportif se changeait tout de même en un mini-Dublin afin d’accueillir une journée particulière, organisée par le club angevin des Anjou Gaels. Depuis 2016, les quelques 25 licenciés de cette association sportive portent avec entrain le développement dans le Maine-et-Loire de leur jeu favori : le fooball gaélique !
Le football gaélique, un sport collectif dans toute sa splendeur
Une discipline confidentielle en France, pour preuve sa vingtaine de clubs seulement, qui pourtant possède le statut de sport phare en Irlande, où il est sans conteste le plus populaire dans chaque comté de l’île. Ses règles ? « A première vue le jeu ressemble à un mélange de rugby à XV en moins violent puisque le plaquage est interdit, et de football sans les tacles. En ajoutant une petite pincée de basket et de hand, avec un ballon qui est semblable à un ballon de volley mais en plus lourd. Tout ça à l’air bien compliqué mais les règles sont faciles à assimiler », peut-on lire sur le site des Anjou Gaels, soit une introduction assez parfaite pour le profane.
L’observation réelle durant toute cette journée ne contredira pas le propos, elle tentera juste de le préciser en ajoutant que le gaélique, c’est beaucoup de choses à la fois, beaucoup de mots possibles pour le décrire. Complet, beau, collaboratif, cramponné, coloré, engagé, joyeux, stratégique, convivial, boueux, intense, et j’en passe. Un sport collectif dans toute sa splendeur, dans lequel chacune et chacun peut réaliser avec les mains et les pieds ses petits épanouissements individuels grâce aux autres. Subtilité réglementaire à mentionner absolument avant de parler du reste : on le joue avec des poteaux de rugby où deux façons de marquer sont possibles, 1 point si le ballon passe entre les poteaux au-dessus de la barre transversale, 3 points s’il entre dans le cage sous la barre.
Il s’est donc joué bon nombre de matchs de ce football gaélique et il y eut beaucoup de points à fêter ce samedi sur les trois terrains de la Baumette dédiés à la pratique. Et pas mal de baladeurs se sont arrêtés derrière les mains courantes pour contempler ce curieux spectacle, organisé sous la forme de deux tournois. Une compétition féminine, à quatre équipes, des matchs de poules et des matchs de classement ; et une autre masculine, réunissant huit formations du grand ouest réparties en deux poules de quatre, avant les matchs de classement.
Côté Angevin, les filles premières, les garçons troisièmes
Vous le savez, dès lors qu’Angers joue quelque part, La Dalle Angevine s’en mêle… Alors on se déplaçait forcément là où bataillaient nos Anjou Gaels, vêtus de leurs maillots rouge et bleu, des gants aux mains pour ne pas que le ballon s’échappe, un protège-dents pour certains, au cas où… Chez les filles, la gagne ! Premières nos Angevines, qui forment une entente avec le club niortais afin d’être suffisamment nombreuses. Chez les garçons, presque aussi bien, une troisième place sur huit. Après deux victoires (8-4 contre Toulouse et 15-3 face à Mondeville) et une défaite en poule, une élimination en demi-finale contre le futur vainqueur, Bordeaux, et un ultime succès contre Niort, nos Dalleux montent sur le podium.
Mais au-delà des classements, on a bien compris dans les attitudes et les mots des quelques 150 joueuses et joueurs présents que l’essentiel était ailleurs. Car après deux ans sans possibilité d’une réunion de ce type, il s’agissait surtout de se retrouver, de rejouer ensemble, de se faire plaisir… Mais aussi de défendre l’existence d’un sport qui mérite bien de prospérer loin de son pays natal.