Rencontre avec trois destins olympiques
#Association - 28 avril 2022
#Association. A l’occasion d’une conférence organisée par La Dalle Angevine et l’un de ses mécènes, le cabinet Lexcap, Vanina Paoletti, Nicolas Touzaint et Amandine Brossier ont partagé leur expérience olympique. Témoignages.
Retranscription : Valentin Deudon
Photos : Théo Bariller-Krine
A eux trois, huit olympiades ! Tokyo 2021 comme grande première pour Vanina Paoletti (24 ans, quart de finaliste en K1 et demi-finaliste en K4) et Amandine Brossier (26 ans, demi-finaliste sur 400 mètres et demi-finaliste du relais 4×400), les deux membres de la Team Angers Sport. Recordman de sa discipline, Nicolas Touzaint (41 ans, équitation, concours complet) vient lui d’enchaîner six participations (!), de Sidney en 2000 jusqu’au Japon il y a quelques mois, avec deux médailles par équipe en poche (l’or en 2004 et le bronze 2021). Pour chacun, des souvenirs en pagaille, des axes d’optimisation de la performance, des émotions indicibles… Et surtout, l’envie folle d’y revenir, d’être présent pour Paris 2024. Ces trois-là sont des géants du sport français, ils représentent Angers et le Maine-et-Loire, et ont accepté de partager un petit peu de leur grande expérience.
AVANT LES JEUX, la naissance d’une ambition
Amandine Brossier : « J’ai toujours regardé les Jeux, comme les autres compétitions sportives dès lors qu’il y avait des Français. Le drapeau, la cérémonie d’ouverture… Ca fait rêver. Pendant l’été 2016, je travaillais à Intersport, j’allais souvent au rayon running regarder les épreuves sur une petite télé ! J’étais loin des Jeux à l’époque. Quand j’ai parlé de cet objectif pour la première fois, j’ai plutôt entendu des rires… Mais j’ai gardé cette ambition, avec mon entraîneur, et au fur et à mesure des résultats on a commencé à y croire. »
Vanina Paoletti : « Les Jeux Olympiques, c’était quelque chose d’omniprésent qu’on regardait en famille à la maison. Moi, je ne faisais pas une discipline olympique à la base, mais comme je rêvais d’abord d’olympisme, j’en ai changé exprès ! Les JO, c’est inspirant, ce sont des athlètes qu’on admire… C’était un rêve de gosse pour moi. Quand je l’ai exprimé, j’ai d’abord entendu autour de moi le mot travail, car la marche est importante, c’est un travail au quotidien, un projet pour lequel on dédie notre vie. J’espère à présent que le rêve de médaille se concrétisera un jour. »
Nicolas Touzaint : « Les JO, c’est ce qui nous fait rêver, ce qui nous motive et nous permet de nous surpasser. J’en entends parler depuis tout petit car mon père et mon oncle y ont participé. J’ai toujours suivi tous les sports et quand on voit ça enfant à la télé, un événement qui n’a lieu que tous les 4 ans en plus, on a envie d’y être un jour. J’ai commencé l’équitation assez tard, et quand j’ai exprimé cette envie au début, ça a fait très plaisir à mon entourage. J’ai été soutenu, ça demande beaucoup de moyens et j’ai pu m’investir totalement dans cette discipline. »
PENDANT LES JEUX, des étoiles plein les yeux
Amandine Brossier : « C’est un peu stressant de repenser à cet événement, mais ça fait remonter aussi beaucoup de souvenirs positifs. Ces Jeux, ça nous anime tellement… J’ai plein de beaux souvenirs de Tokyo, mais le moment le plus fort c’est avant de se lancer sur la piste, derrière les starting-block, on sait que c’est cet instant qu’on attend depuis si longtemps. J’ai beaucoup aimé également cette communion entre les athlètes de sports différents, il y a un côté chaleureux qu’on ne retrouve pas sur d’autres tournois. »
Nicolas Touzaint : « Chaque olympiade, ce sont de nouveaux souvenirs. Mais ce que j’adore, c’est de pouvoir être mélangé à tous les athlètes, de toutes les disciplines. C’est un moment où on se sent tous à égalité, que notre sport soit médiatique ou pas, on partage les mêmes émerveillements. Lors de mes premiers Jeux, durant la cérémonie, je me rappelle avoir fait une photo avec Roger Federer. Ca fait partie des petites choses dont je me rappellerai toute ma vie. »
Vanina Paoletti : « L’image forte, c’est quand j’étais dans la zone pré-départ avant la première course. Après ma routine de préparation mentale, j’ai regardé sur ma droite et j’ai vu un énorme panneau avec le logo des Jeux. Là j’ai imaginé ma famille à l’autre bout du monde en train de me regarder et de me dire : «Allez ma cocote c’est maintenant, il va falloir mettre les gaz, tout donner !». Je me souviens aussi avoir croisé au village olympique Earvin Ngapeth, Florent Manaudou et Teddy Riner en 45 secondes ! Là je me suis dit que j’étais au bon endroit. »
APRES LES JEUX, la nécessaire remobilisation
Nicolas Touzaint : « J’étais très heureux de rentrer pour retrouver ma femme et mes enfants. Après c’est vrai que les Jeux, c’est très particulier. C’est toute une atmosphère qui monte, et lorsqu’on est là-bas on est complètement déconnectés de la vie réelle. Ce n’est pas la vraie vie, surtout pour ma discipline qui médiatiquement sort de l’ombre uniquement à ces moments. L’expérience fait que j’ai appris à revenir vite au quotidien, avec du plaisir même et l’envie de continuer à faire tourner mon entreprise. »
Amandine Brossier : « Juste après les Jeux, je suis resté concernée car j’avais encore quelques compétitions avant de partir en vacances. En revanche, après une coupure de trois semaines, le retour à l’entraînement a été compliqué. J’ai eu besoin de me questionner, même si j’ai vite trouvé les réponses sur mes motivations, grâce à Paris 2024. C’est tellement fou les Jeux que rien d’autre n’a la même saveur, alors on veut la retrouver. Je n’ai qu’une envie aujourd’hui, c’est d’y retourner. »
Vanina Paoletti : « Le retour à la vie normale a été brutal, vertigineux. En sortant de l’avion du retour, quand j’ai posé le pied à l’aéroport de Roissy, ça a été un grand vide. Avant les Jeux, le calendrier est complet, tout est programmé, et puis plus rien. On se dit, bon on fait quoi ? Il faut se remettre en selle, trouver quelque chose qui nous anime profondément pour retrouver du plaisir, et penser aux millièmes de secondes qui ont manqué pour atteindre les objectifs… Penser à Paris 2024 et se remettre au boulot. »
>> Paris 2024, c’est dans deux ans ! Toutes les infos sur les prochains JO ici sur le site officiel…