Tristes comme un dimanche soir
#Association - 27 juin 2022
Dimanche soir, avant-veille de la reprise de l’entraînement, Vincent Manceau, 32 ans, annonçait sur les réseaux sociaux qu’il quittait le SCO. C’est la fin d’une longue histoire, riche de 27 licences et 389 matchs professionnels.
Texte : Valentin Deudon
C’est toujours un peu triste un dimanche soir. Même en plein été quand la lumière du jour prend tout son temps pour décliner. Même quand son équipe favorite a remporté la veille une victoire éclatante. Même après une journée délicieuse à étreindre des amis pour la vie.
Peu importe le contenu de nos week-ends, nous avons pris l’habitude à l’heure où ils s’achèvent de croiser cette petite amertume, un vague à l’âme, une mélancolie… C’est peut-être ce qu’il s’est dit à l’heure de choisir le «bon» moment pour nous l’annoncer ? Ca lui ressemblerait beaucoup, tout en discrétion et en pudeur, pensant d’abord à ne pas perturber nos routines sentimentales, évitant de trop bouleverser nos cœurs fragiles. Mais si c’est effectivement le cas, autant le lui dire franchement : ça n’a pas du tout fonctionné !
Ce qui nous rend tristes Vincent, c’est que tu ne feras pas toute ta carrière dans ce club où tu as pris ta première licence à l’âge de 6 ans. C’était pourtant écrit noir sur blanc, à la verticale, sur le grand livre des utopies locales. Une prouesse, presque une anomalie à laquelle tous les Angevins aspiraient, toi compris, défiant les logiques parfois déshumanisées de ce football professionnel moderne.
Ce qui nous rend tristes Vincent, c’est de ne plus croiser la saison prochaine ton allure de footballeur «normal» ; dans les rues du centre-ville d’Angers en famille, à la patinoire où tu venais parfois supporter les Ducs, autour des stades amateurs alentours où jouaient tes enfants. Sans parler des événements de l’association auxquels tu répondais toujours présent, cette association dont tu soutiens les missions depuis son origine.
Ce qui nous rend tristes Vincent, c’est que finalement, on s’y attendait à ce départ, on le sentait venir depuis quelques mois, sans rien entreprendre pour l’empêcher. Comme une suite évidente à cette transformation en cours de ton club de coeur qu’il faudra bien continuer à aimer malgré tout…
Bien sûr, ces tristesses exprimées par beaucoup ici et là depuis ton annonce se relativisent, elles se recouvrent progressivement à la pensée des joies qui t’attendent. Une nouvelle expérience, un nouveau maillot qu’il faudra choisir bien coloré – pour changer du noir et blanc -, un renouvellement total qui ne fait jamais de mal dans une vie. Et puis cette certitude irréfutable, qu’Angers est ta ville, que #LaDalleAngevine est aussi ton œuvre et qu’au-delà de ton parcours de joueur, cette histoire entre vous trois n’est assurément pas terminée.
>> Voir ici le message d’au revoir posté dimanche soir par Vincent Manceau