Les «Diabolettes», héritières du futsal à Trélazé
#JourDeMatch - 25 octobre 2022
Pour leur premier rendez-vous de la saison dans la nouvelle Régionale 1 féminine, les filles de la section futsal du Foyer de Trélazé, issue du club historique des Diabolos, recevaient l’Etoile Lavalloise ce lundi soir salle la Goducière. Reportage.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Franck Potvin
A Trélazé, le futsal est une tradition. Il possède une histoire singulière, des racines bien ancrées, ses pionniers charismatiques. Mais il peut aussi compter sur des héritiers qui continuent de faire vivre la discipline. L’AJAC fondée par Hamoun Abbassi, animateur sportif de la jeunesse trélazéenne des années 90, a laissé place aujourd’hui au Sporting Trélazé et au Trélazé FALA, deux associations dédiées au futsal pour les grands et les petits. Jean-Pierre Pinto a lui lancé dès 1994 les Diabolos de Trélazé, qui a fusionné cet été avec le Foyer. La nouvelle section ainsi créée, «les Diabolos du Foyer», présente la particularité de disposer d’une équipe féminine, la seule du département ! Composée par une douzaine de vaillantes «Diabolettes», elle disputait ce lundi soir, salle la Goducière, son tout premier match dans le nouveau championnat de Régional 1 féminine futsal mis en place par la Ligue des Pays de la Loire.
En face : un gros club, une équipe forte, l’Etoile Lavalloise
L’adversaire du jour, l’Etoile Lavalloise (un gros club dont l’équipe première masculine évolue en D1 nationale), avait de quoi inquiéter dès l’échauffement… Car très vite on apercevait la qualité technique et la vitesse d’exécution des joueuses aux maillots blancs, toutes habituées au jeu à 11, fortes d’une longue culture foot, plus en tout cas que leurs vis-à-vis dont la belle histoire avec le ballon a démarré il y a seulement 4 ans pour la plupart. Mais peu importe, le début de match leur permettait de montrer un état d’esprit irréprochable pour résister aux assauts et ne pas concéder trop vite le premier but. Laurine, Claire, Lydia, Thanina et les autres bataillaient dur pour gêner chaque porteuse et fermer les espaces, tandis que Justine multipliait les exploits dans sa cage. Mais l’édifice allait logiquement finir par craquer face à la vista lavalloise…
Le premier but fut finalement encaissé au bout de 4 minutes ; d’autres suivront, 7 au total pour les visiteuses après les 20 premières minutes, aucun dans l’autre camp. Pourtant, les Diabolettes prenaient progressivement confiance dans le camp adverse, grâce à des sorties de balles appliquées et audacieuses aboutissant à plusieurs face à face mal terminés. Leur coach, Steven Benony, ne leur en voulait pas. Au contraire, il s’attachait à diffuser des messages positifs et constructifs sur le contenu plus que sur la réalité du score, créant ainsi un environnement bienveillant et aidant qui, il faut le dire, est plus agréable à vivre pour tout le monde, quand d’autres aiment user d’une autorité d’un autre temps et d’accès de colère qui n’ont pas grand chose à faire autour des terrains de sport.
Après la mi-temps, qui permettait à un public de tous les âges de chiper un petit ballon jaune et lourd pour s’essayer à quelques contrôles semelle, passes claquées ou autres frappes coup de pied, les joueuses réapparaissaient pour le second acte. Les Bleues stoppaient l’hémorragie pendant plusieurs minutes, mais la fatigue et les entrées de quelques forces vives de l’Etoile relançaient le tableau d’affichage. Il atteignait le chiffre lourd de 15-0 à 2 minutes de la fin. L’envie et l’énergie ne manquaient pas à des locales jamais découragées, mais ni Sandy, une super dribbleuse avec le numéro 10 dans le dos, ni Céline et son jeu en pivot dos au but, ni la seconde Claire malgré une bonne vision du jeu, ne parvenaient à aller au bout des actions pour réussir ce petit but que tout le monde espérait tant, comme une récompense à tous leurs efforts…
Imprimé sur les t.shirts d’échauffement : «Impossible n’est pas Diabolettes»
Elles se souvenaient alors peut-être très fort de la phrase imprimée sur leur t.shirt pendant l’échauffement: «Impossible n’est pas Diabolettes». Et il était peut-être écrit que ce sont elles, pour cette première en R1, qui marqueraient le dernier but de la rencontre… Toujours est-il que c’est Marjorie qui s’occupait de tout : la numéro 7 récupérait un ballon le long de la ligne de touche, réussissait un dribble avec la semelle pour déborder avant de tromper la gardienne du pied droit, provoquant la joie de l’ensemble de la petite tribune. Score final 15-1 pour l’Etoile Lavalloise. Une entrée en R1 un peu rude mais croyez-nous, un score ne dit pas tout, et cette équipe va poursuivre son histoire propre, son histoire de progression, et il faudra aller la soutenir, la rejoindre d’une manière ou d’une autre car elle le mérite. Mais laissons maintenant Céline Tourtelier (à gauche), joueuse mais aussi présidente de la section, et Marjorie Gonneau (à droite), la buteuse du jour, nous dire quelques mots à l’issue du match :