Le snooker choisit ses jeunes champions
#JourDeMatch - 29 janvier 2023
Dans sa grande salle du 106 de la rue du Pré-Pigeon, le Billard Club Tapis Vert Angevin accueillait samedi et dimanche les championnats de France U18 et U21 de snooker, une des disciplines du billard. Reportage.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Franck Potvin
Ils étaient huit en lice samedi matin au coup d’envoi de la compétition. Huit jeunes hommes à concourir pour le titre de champion de France dans la catégorie U21. Huit visages, huit attitudes, huit curiosités… Le sport qui les fait vibrer ? Le snooker, une des formes du billard. Une vibration bien réelle mais relativement discrète, très intérieure, tant leur spécialité requiert réflexion, concentration et maîtrise de soi, de ses émotions, de sa stratégie. Maîtrise du corps également, puisqu’il s’agit toujours, in fine, de choisir la position idoine autour de la table, voire même sur son rebord tel un danseur ou un acrobate, pour manier une longue et fine queue que vient parfois accompagner un reposoir, et ainsi se donner plus de chances de réussir le coup désiré, le coup rêvé.
Le snooker, 15 billes rouges valant un point chacune et 6 billes de couleurs qui rapportent plus
Le snooker, c’est donc cette discipline du jeu billard dans laquelle il faut d’abord entrer, avec l’aide de la blanche bien sûr, une des 15 billes rouges (valant chacune un point, et qui ne reviennent pas sur le tapis une fois tombées dans la «poche») avant de pouvoir en tenter une des 6 autres, ces 6 billes précieuses qui rapportent un peu plus (de 2 à 7 points selon leur couleur, et qui elles reviennent sur le tapis après qu’elles aient été rentrées). Alors chacun de nos huit prétendants, pour gagner un match qui se joue en deux manches, cherche à réussir des «breaks», soit une série de points marqués à la suite. Rouge puis jaune (la plus faible, 2 points), rouge puis noire (la plus forte, 7 points), rouge puis noire encore, rouge puis rose (6 points) – par exemple – et voilà un break de 26 à valider pour l’arbitre habillé d’un nœud papillon – tradition oblige – et à ajouter sur le petit panneau électronique affichant le score.
Entre réussites et échecs, déceptions et satisfactions, sourires et grimaces, et toujours dans un fair-play exemplaire, nos huit petits héros du jour s’affrontaient toute la journée sous les abat-jours verts et leur lumière puissante. D’abord sous la forme de deux poules de 4, d’où sortirent les deux premiers ainsi qualifiés pour les demi-finales. A chaque partie, derrière les deux tables dédiées au snooker dans la grande salle du 106 de la rue du Pré-Pigeon (qui abrite depuis 1998 notre club local, le bien nommé «Billard Club Tapis Vert Angevin»), le public se fait lui aussi taiseux et feutré pour ne pas gêner les participants. On entend juste les billes qui claquent entre elles, le frottement de la craie bleue sur l’extrémité d’une queue, ou quelques murmures agacés d’un papa plus tendu que son fils en train de voir un match lui échapper.
À gauche Eliott Bernard, à droite Noa Gottling, face à face dans la grande salle du club de billard angevin
En revanche, une fois dans la salle annexe, là où les langues peuvent s’exprimer à volume normal, chacun retrouve sa loquacité et sa chaleur humaine, échangeant volontiers avec les quelques néophytes venus en voisins découvrir ce nouvel univers sportif, une altérité. Eux, nos huit champions quoi qu’il arrive, étaient venus d’un peu plus loin. Argenteuil dans le Val d’Oise, Baignes en Charente, Dinard en Ille-et-Vilaine ou encore Saint-Quentin dans l’Aisne pour Nicolas Mortreux, annoncé comme le grand favori. Il faut dire qu’il reste sur un quart de finale lors des championnats du Monde U21 en août dernier en Roumanie… Référence nationale du snooker, le Nordiste confirma son statut en remportant ses 5 matchs, avec notamment un break impressionnant de 53 points en demi-finale contre Qayyim Selmane, et malgré une belle résistance de Malo Dory-Geffroy lors de la finale jouée en 3 manches gagnantes (3-2).
Deux beaux champions : Nicolas Mortrieux en U21, Qayyim Selmane en U18
Le lendemain, dimanche, place à la compétition destinée aux U18, avec parmi les engagés quelques noms identiques à ceux du samedi, inscrits dans les deux catégories d’âge. Un tournoi que remporta sous les regards protecteurs de sa maman et de son papa le malheureux demi-finaliste de la veille, Qayyim Selmane (à l’image tout en haut de l’article), venu du Billard Club du Canon d’Or à Ronchin, dans le Nord. Deux grands vainqueurs donc, deux beaux joueurs, deux coupes brillantes à soulever pour ces jeunes espoirs du snooker tricolore qui se souviendront avec joie de ce week-end en Anjou, d’une compétition organisée conjointement par la Fédération Française de Billard et par les équipes du président du Billard Club Tapis Vert Angevin, Guy Cosson, et en particulier par son spécialiste du snooker, Thierry Royer, qui partage quelques mots sur sa pratique favorite dans la vidéo à voir ci-dessous.
>> Suivez les liens pour voir tous les résultats détaillés des matchs du championnat U21 et du championnat U18…