Ma Dalle Intime par Maxence Rizzi
#MaDalleIntime - 29 mars 2023
#MaDalleIntime. 10 questions, 10 sillons à creuser pour interroger en profondeur la manière de vivre le sport de nos athlètes locaux. Pour réveiller aussi leurs souvenirs, identifier les moments décisifs, partager leurs sources de motivation… Une dalle angevine, une dalle intime que nous confie Maxence Rizzi, né il y a 28 ans à Angers et gardien de but emblématique du SCO Handball, actuel leader de la poule Elite de Nationale 1.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Philippe Naudin / SCO Handball
1- Pourquoi aimes-tu tant ton sport, qu’est-ce qui te plait en lui? Parles-nous de ton plaisir à le pratiquer.
J’aime le hand car c’est pour moi à la fois un sport de spectacle et un sport de contacts. Le principe de faire bloc tous ensemble pour défendre le but, de travailler tous ensemble pour aller marquer, ça me plait bien… C’est une discipline très dynamique, sans temps morts ni pour les joueurs ni pour les spectateurs. Il se passe toujours quelque chose!
2- Un moment fondateur, décisif, qui a déclenché ton goût pour le handball?
Ca s’est fait progressivement. J’ai joué 8 ans au football avant de me mettre au hand, mais je le pratiquais à l’école et j’accrochais bien déjà. Et puis mon frère était licencié à Angers Noyant, on avait l’habitude d’aller le voir. J’aimais aussi regarder des matchs à la télé. Vers 14 ans, ne m’y retrouvant plus trop dans les valeurs du foot, j’ai décidé d’essayer. J’ai démarré le hand assez tardivement au final mais ça a bien matché entre nous.
3- Ce rôle spécifique de gardien de but, en quoi il te plait, pourquoi vous vous êtes choisis ?
Vers la fin au football, je jouais déjà dans le but. Mais je m’ennuyais un peu… Au hand, ce n’est pas le cas, j’ai un rôle beaucoup plus important, j’existe plus. Aucune équipe ne peut performer si le gardien n’est pas efficace derrière. J’aime les beaux arrêts, ceux qui comptent et qui font se lever le public. Ce sont toujours des moments jouissifs.
4- Quel personnage de ton environnement proche a été fondamental dans ton éducation sportive?
J’ai commencé le hand ici à Angers et n’en suis jamais parti. Je n’ai jamais cru en faire mon métier avant d’intégrer le groupe professionnel il y a une dizaine d’années, pour dépanner d’abord suite à une blessure. Je n’ai pas un cursus classique de joueur pro, mais j’ai eu la chance de développer mes qualités grâce aux éducateurs, aux formateurs du club. Ce sont eux que je veux citer ici, car tous m’ont apporté quelque chose. Notamment Laurent Sorin, Guillaume Dupin et Issam Tej.
5- Où et comment puises-tu ta motivation, comment tu la régénères dans les périodes difficiles?
Dans les moments difficiles, j’aime bien sortir de l’environnement du hand. Je repense à la saison dernière notamment, une saison compliquée en termes de performance, durant laquelle je n’avais pas beaucoup de temps de jeu. Je m’échappais du cadre du hand pour penser à autre chose, à la vie ordinaire avec les amis et la famille. Ca me permettait de revenir à l’entraînement avec un bon état d’esprit malgré la situation.
6- Un mal de ton sport que tu aimerais voir disparaitre, un espoir de changement pour son avenir?
Je dirais la situation financière fragile de certains clubs de haut niveau. Dans notre championnat cette saison, on retrouve une telle situation, avec un club qui coule. D’autres ailleurs aussi. Je ne sais pas comment ils en sont arrivés là, et l’idée n’est pas de les citer ou de les juger, mais ça existe et je me dis qu’on pourrait aller vers une gestion plus saine et maîtrisée des finances, pour éviter que des joueurs se retrouvent sans contrat. Globalement, ça nuit à l’image de notre sport.
7- Un ou une athlète de haut niveau actuel ou historique auquel tu aimes te référer, et pourquoi?
Je dirais Thierry Omeyer, une référence pour tout gardien de hand. Ce qui est impressionnant chez lui, c’est sa longévité, sa capacité à répéter les grosses performances, cette régularité sur le long terme qui est le plus dur dans le sport de haut niveau. Sa longévité me plait, j’aurais envie de la vivre ici à mon échelle en continuant à écrire l’histoire avec mon club. On ne peut pas prévoir, mais si l’intention est partagée, ce sera avec plaisir.
8- La dernière fois que tu as pleuré, de peine ou de joie, par le sport? Peux-tu nous expliquer cette émotion.
La dernière émotion forte et puissante, c’était à domicile il y a quelques jours, lors du match retour contre Annecy, qui était deuxième à quelques points derrière nous. On perd de cinq buts à la pause, comme au match aller d’ailleurs, on était vraiment malmenés… Il y a même eu jusqu’à -8, mais on a puisé une énorme énergie collective pour renverser le match, qui a été d’une intensité incroyable. Côté supporters aussi, c’était énorme! Au coup de sifflet final, ça a explosé, ça a vibré à l’intérieur. Un super souvenir.
9- Un autre sport passionnant, que tu aurais aimé pratiquer, que tu pratiques aussi peut-être?
Le tennis. J’aime beaucoup y jouer pendant l’intersaison, l’été, avec mon frère notamment. Je regarde aussi Roland-Garros chaque année. C’est compliqué à exprimer mais c’est un sport qui me plait beaucoup.
10- Un lieu important, un décor puissant dans ton histoire avec ton sport?
Le Haras. Déjà, historiquement, c’est un lieu important du sport angevin puisque les Ducs d’Angers y jouaient auparavant. C’est un endroit qui transpire le sport, qui évoque #LaDalleAngevine aussi. C’est devenu notre salle et c’est une chance de disposer aujourd’hui d’un tel outil. Les dirigeants ont pu collaborer avec la ville pour la construire ensemble, à nos couleurs. Ca a été un renouveau pour le SCO et on prend plaisir à évoluer ici.
Le SCO fait la course en tête en N1 !
18 matchs, 15 victoires, un nul et 2 défaites. C’est le bilan flatteur de la saison du SCO Handball dans sa poule de Nationale 1. Maxence Rizzi et ses coéquipiers possèdent à ce jour 7 points d’avance sur le deuxième, Martigues. De quoi être optimiste pour le remontée en Proligue, à 6 journées de l’issue de la saison… Mais rien n’est fait et nos Dalleux ont encore besoin de quelques victoires et de vos encouragements ! Alors, rendez-vous le samedi 8 avril prochain à 18h30 au Haras pour leur prochain match à domicile, contre Mulhouse, l’actuel troisième.