Alexis Delplace, en mission olympique
#VersLesJeux - 27 septembre 2023
Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques auront lieu l’été prochain, #LaDalleAngevine vous propose une nouvelle série cette saison : chaque mois, un article autour des Jeux et d’Angers. Pour ce premier épisode, rencontre avec Alexis Delplace, un jeune Bouchemainois qui participe au recrutement au sein du comité d’organisation de Paris 2024.
Texte : Charles Dubré-Beduneau
Photos : Franck Potvin
Dans la vie, il y a des opportunités qui ne se présentent qu’une fois et qu’on ne peut pas manquer. « La dernière fois que les Jeux Olympiques ont eu lieu à Paris, c’était il y a un siècle. Participer à l’organisation d’un tel événement est quelque chose de tellement unique que je ne l’imaginais même pas. J’ai eu beaucoup de chance que mon entreprise soit un des partenaires des Jeux », avoue Alexis Delplace, bien conscient que beaucoup aimeraient être à sa place.
Recruteur pour des postes atypiques
Salarié chez Randstad à Angers depuis novembre 2020, ce Bouchemainois de 27 ans a intégré le service recrutement du comité d’organisation de Paris 2024 en janvier dernier. « Nous sommes actuellement entre 35 et 40 recruteurs. Je suis affecté au secteur « sites et infrastructures », ce qui veut dire que je m’occupe de recruter des chefs de projets, des managers, des architectes… des profils très variés qui vont participer à mettre en place des infrastructures temporaires (par exemple un hippodrome qui sera transformé en parking pour véhicules électriques) et travailler sur les sites de compétitions et dans les différents villages. Un de mes objectifs début 2024 sera de recruter le directeur du centre multiconfessionnel qui sera mis à disposition des athlètes dans le village olympique principal en région parisienne. Ça peut surprendre mais cela fait partie des obligations imposées par le CIO dans son cahier des charges et c’est aussi ce qui rend cette mission passionnante. » Pour Alexis et ses collègues, le rythme ne va faire que s’accélérer dans les prochains mois car plusieurs dizaines de milliers de postes restent encore à pourvoir d’ici le début des Jeux.
Des villages olympiques de Paris… à Tahiti
Outre le village olympique principal à Saint-Denis, qui accueillera près de 15 000 athlètes pendant les JO et 10 000 pendant les Jeux Paralympiques (il doit être livré aux organisateurs en mars 2024), le comité d’organisation doit trouver du personnel pour faire fonctionner tous les villages « satellites » : celui du Bourget dédié aux médias, celui de Versailles pour les grooms (équitation), celui de Lille pour le basket et le handball, celui de Marseille pour la voile, celui de Châteauroux pour le tir sportif ou encore celui de Tahiti pour le surf. « On ne s’imagine pas le nombre de personnes nécessaires à la préparation et au bon déroulement des JO. Nous sommes 2 000 actuellement rien qu’au siège du comité d’organisation et on sera le double d’ici mai prochain. D’ailleurs on commence déjà à être un peu à l’étroit « , remarque Alexis.
« Offrir le même niveau de service à toutes les délégations et sur tous les sites »
Un lieu de travail pas tout à fait comme les autres, où Alexis passe trois jours par semaine (il est en télétravail sur Angers les deux autres jours). « Le bâtiment est vraiment impressionnant. Il y a une piste d’athlétisme en guise de tapis rouge quand on arrive, ça met tout de suite dans l’ambiance. Les bureaux sont de grand open space et on a pas mal de coins de détente. Il y a toutes les nationalités, c’est assez jeune, très dynamique. Certains ont déjà l’expérience de l’organisation de précédents JO ou des Jeux du Commonwealth. Ça fait drôle de croiser Tony Estanguet à la cantine la première fois ! Pas mal de sportifs français sont passés nous voir (Teddy Riner, Kevin Mayer, Jo-Wilfried Tsonga…), François Hollande aussi. Et puis on peut croiser d’anciens champions qui aident à préparer certaines compétitions. On lit beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux mais ce que le public ne voit pas c’est qu’il y a des années de travail pour mettre au point des JO. Ce qui nous motive, c’est qu’on est tous là avec le même objectif: livrer les Jeux en temps et en heure et offrir le même niveau de service à toutes les délégations, que ce soit les Etats-Unis ou l’Iran, et sur tous les sites. »
La famille Delplace, fidèle à l’ES Bouchemaine
La passion du sport, Alexis la vit depuis très jeune. Dans la famille Delplace, on a la culture du football. Depuis ses six ans, il est ainsi resté fidèle à l’ES Bouchemaine, comme son père et son frère, et ne rate pas une occasion d’enfiler les crampons et de mouiller le maillot. « Il y a un petit championnat de foot interne au comité d’organisation et on se défend bien avec le FC Pemzema (l’acronyme anglais du service de recrutement est « PEM » pour « People Management) », sourit celui qui s’est aussi brièvement essayé à l’escrime après la moisson de médailles des escrimeurs tricolores aux JO d’Athènes. Pour Alexis, la parenthèse olympique se refermera en mai 2024. D’ici là, il compte bien continuer à profiter jusqu’au bout de cette expérience unique, entre Paris et Angers.
Alexis Delplace dans un vestiaire du stade Artaud de l'ES Bouchemaine, son club de toujours