Premiers Plans: il va y avoir du sport !
#VersLesJeux - 04 décembre 2023
Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques auront lieu l’été prochain, #LaDalleAngevine vous propose une nouvelle série cette saison : chaque mois, un article autour des Jeux et d’Angers. Pour ce troisième épisode, entretien avec Louis Mathieu, président de l’association Premiers Plans, qui décrypte la sélection des 19 films qui seront projetés dans le cadre de la rétrospective “Sport et cinéma”, du 20 au 28 janvier.
Propos recueillis par Charles Dubré-Beduneau
Il existe énormément de films autour du sport. Quels étaient vos critères de sélection ?
Nous voulions à la fois de l’éclectisme dans les genres (drames, comédies, courts et longs métrages, fictions, documentaires, animation…), dans les époques, dans les pays, dans les disciplines sportives (football, boxe, cyclisme, gymnastique, hockey sur glace, rugby, skate…) et qu’il y ait un vrai intérêt du point de vue du récit. Les rétrospectives sont généralement aussi orientées vers les scolaires donc on choisit aussi des films pour eux. C’est le cas par exemple avec “Joue-la comme Beckham”, film bien connu mais que les adolescents d’aujourd’hui n’ont sans doute pas vu. C’est un “teen movie” assez optimiste qui montre comment le sport, et en l’occurence le foot, peut aider une jeune indienne dans la banlieue de Londres à s’évader de son quotidien, à dépasser le sexisme et à trouver un bonheur qu’elle n’imaginait pas. Je pense aussi au documentaire “Hors jeu”, l’histoire de femmes iraniennes qui usent de toutes les techniques possibles pour assister à un match de foot, malgré l’interdiction des femmes à entrer dans un stade. Il y a un côté humoristique mais tout en abordant une vraie problématique sociale. Parmi les comédies, on peut aussi citer “Breaking away”, moins récent (1979) et moins connu, qui raconte l’histoire de quatre ados américains issus de la classe ouvrière, paumés mais qui rêvent à travers le cyclisme. Pour rester dans les films légers, mais dans un tout autre style, “Shaolin soccer”, mélange foot et arts martiaux, avec un côté cartoon, burlesque.
Finalement, le sport, au-delà des performances, c’est avant tout des histoires d’hommes et de femmes au destin incroyable et des émotions fortes… comme le cinéma en fait, non ?
Tout à fait. Les athlètes font d’excellents personnages pour des scénarios de films. Dans un match il y a toujours du suspense mais le cinéma rajoute un suspense encore différent. Nous aurons l’honneur de recevoir Sacha Wolff, le réalisateur de “Mercenaire”, et Toki Pilioko, rugbyman et acteur principal du film, qui s’intéresse à ces Wallisiens qui quittent la Nouvelle-Calédonie pour venir jouer en métropole et même pour certains qui intègrent le XV de France. Le film aborde les questions de masculinité, de virilité, de paternité, des rapports avec ses racines, sa famille… On retrouve les thèmes de l’importance du soutien familial dans la pratique du sport, mais aussi ceux du handicap ou encore de la réalisation de ses rêves, dans les très beaux “De toutes nos forces”, de Nils Tavernier, et “The Rider”, sur la passion du rodéo, de Chloé Zhao. Dans le cadre de l’hommage à Ken Loach, “Looking for Eric” sera également projeté.
Il y a aussi des films plus politique…
Oui car, malgré ce qu’on peut entendre parfois, sport et politique sont indissociables. Le public pourra notamment découvrir ou redécouvrir le documentaire “Red Army”, de Gabe Polsky, l’histoire de l’équipe nationale soviétique de hockey sur glace, entre sport et propagande. Le docu-fiction “Derrière le mur, la Californie”, qui raconte l’histoire de trois gamins qui découvrent l’amour du skateboard sur les trottoirs fissurés de la RDA, est excellent ; et puis je n’oublie pas “Olga”, l’histoire touchante d’une jeune gymnaste ukrainienne obligée de s’entraîner en Suisse pour préparer les JO et qui a laissé sa mère, journaliste, à Kiev pendant la révolution de Maïdan en 2013. Son réalisateur, Elie Grappe, sera présent.
Enfin, il y a des films plus difficiles à regarder, plutôt pour cinéphiles…
Les histoires de sport peuvent aussi être filmées sous forme de drames. Je pense à “Slalom” (de Charlène Favier, qui sera présente) qui traite de l’emprise psychologique et même physique des entraîneurs sur leurs athlètes ou encore au film le plus ancien de la rétrospective “La solitude du coureur de fond” (1962), dont l’histoire se déroule dans une maison de redressement en Angleterre.
Vous organiserez des moments d’échanges pendant le Festival ?
Effectivement, plusieurs conférences et tables-rondes sont prévues pendant le festival et même avant puisqu’il y aura une conférence sur cette rétrospective le lundi 11 décembre, à 18h30, au Grand Théâtre (entrée libre, dans la limite des places disponibles). Nous envisageons le dimanche 21 janvier une rencontre avec une gymnaste d’origine ukrainienne suivie à 14h d’une projection du film “Olga” et le samedi 27 janvier à 14h une projection du film “Joue-la comme Beckham”. Une table-ronde est également prévue le mercredi 24 janvier, à 10h30, avec un journaliste sportif de télévision pour évoquer notamment les différences entre la couverture médiatique du sport (diffusion des matchs, reportages, interviews, conférences de presse…) et le cinéma.
#LaDalleAngevine partenaire du Festival Premiers Plans
Avec cette rétrospective “Sport et cinéma”, il semblait évident pour #LaDalleAngevine de s’associer au Festival Premiers Plans. Des places pour le Festival seront notamment à gagner sur nos réseaux sociaux. Certains films de la rétrospective seront également projetés lors de la 2e édition de notre Festival Terre des Sports, qui se déroulera à l’UCO les 3 et 4 avril prochains.