Un samedi sur les tatamis
#JourDeMatch - 11 décembre 2023
Samedi, au dojo du Lac de Maine, un peu plus de 500 judokas ont participé à la 12e édition du Master Vétérans Adidas. Un rendez-vous incontournable du circuit élite, le plus haut niveau national de ces catégories d’âges. Reportage.
Texte: Louis Bourchardon
Photos: Franck Potvin
En pénétrant dans le dojo, on découvre une véritable fourmilière de judokas. Des centaines d’hommes et femmes, vêtus d’un Judogi (le Kimono) se tiennent dans les gradins et le long du tapis, attendant leur tour pour entrer dans l’arène. Dans une symphonie parfaitement organisée, les duels s’enchaînent en continu sur les six surfaces de combat. Les arbitres en costard cravate rythment la chorégraphie en langue japonaise. “Hajime !” (Commencez !). La rencontre débute, tandis que juste à côté, une autre se termine par un “Matte !”. Les judokas, encore éprouvés par l’effort intense, se saluent avec beaucoup de respect et descendent du tatami. Les visages sont marqués par le combat mais très vite les sourires réapparaissent. Car une fois hors du tapis, l’ambiance est chaleureuse dans cette communauté de passionnés.
La pesée, le premier combat
Ce tournoi rassemble la crème de la crème des combattants vétérans, venus des quatres coins de l’hexagone mais également du Royaume-Uni, de Belgique ou encore des Pays-Bas. Répartis en catégories d’âges et de poids, les plus jeunes judokas vétérans ont 30 ans quand le doyen du jour en a lui 81 ! Mais la diversité ne s’arrête pas aux nombres de printemps, il y a également un large panel de profils allant de moins de 60 kilos jusqu’à plus de 100. Aucun doute, le judo est une discipline ouverte à tous. Pendant que les combats se succèdent, une salle annexe sert de zone d’échauffement mais aussi et surtout à la fameuse pesée des concurrents, un passage obligatoire. “La première compétition pour eux c’est de rentrer dans le poids imparti”, précise Vincent Blandineau, le cadre technique du Maine-et-Loire. Attendant en file indienne, le verdict impitoyable de la balance, les sportifs les plus méfiants se présentent en caleçon afin d’enlever le moindre gramme qui pourrait s’avérer de trop. Dans cette zone plus calme, c’est pour d’autres l’heure des derniers préparatifs avant de retourner dans un dojo central bien plus animé.
Respect et convivialité, maîtres mots chez les vétérans
Plus haut dans les gradins, se tient Philippe Taurines, un grand monsieur du judo français, aujourd’hui responsable national des vétérans. Ancien champion du tatami, il fut également entraîneur de l’équipe de France durant trois olympiades avec notamment sous ses ordres un certain Teddy Riner. Il décrit avec passion les contours de cette compétition : “Le mouvement vétéran est désormais très ancré dans le judo. Le tournoi d’Angers a été l’un des précurseurs dans l’organisation des compétitions pour ces catégories d’âges. La valeur primordiale est le respect mais avec les vétérans il y a vraiment un aspect convivial en plus durant ces tournois. Le judo se porte bien, il y a un regain d’inscription en France. La fédération fait des efforts notamment sur la communication.”
Le ballet de judokas continue, sur les six carrés rouges de six mètres par six, les duels n’ont jamais cessé. Derrière chacune de ces zones, il y a une table de marque avec un corps arbitral qui observe attentivement le combat. Ils sont équipés à la pointe de la technologie avec un écran d’affichage qui indique le score en direct ainsi qu’une assistance vidéo pour pouvoir revenir sur une décision. Sur le podium, les vainqueurs reçoivent leur médaille, dans une ambiance toujours aussi enthousiaste. Autour de cette scène, on n’hésite pas à rappeler que le judo français est un grand pourvoyeur de médailles aux Jeux Olympiques, à quelques mois de nos jeux de Paris 2024.
Des judokas anglais heureux de venir combattre en Anjou
Avant de quitter le dojo, un groupe de judokas anglais aux larges sourires expriment dans la langue de Shakespeare, leur bonheur d’être présent en Anjou pour cette compétition : “ Nous venons du comté de Somerset, nous sommes venus avec le club. C’est la troisième année que nous participons à ce tournoi à Angers. Cette compétition est fantastique et très bien organisée. Ce que nous apprécions spécifiquement ici, ce sont les écrans qui indiquent le score en direct. Nous n’avons pas cela en Angleterre. Nous venons jusqu’ici car il y a plus de concurrents, spécialement chez les femmes.” Le rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine.
Le dojo du Lac de Maine a fait le plein pour cette compétition