Ma Dalle intime par Nathan Pilard
#MaDalleIntime - 12 février 2024
10 questions, 10 sillons à creuser pour interroger en profondeur la manière de vivre le sport de nos athlètes locaux. Pour réveiller aussi leurs souvenirs, identifier les moments décisifs, partager leurs sources de motivation… Une dalle angevine, une dalle intime que nous confie notre lauréat Performance 2023 Nathan Pilard, jeune pongiste des Loups d’Angers.
Propos recueillis par Charles Dubré-Beduneau
Photos : Franck Potvin
1- Un moment fondateur, décisif, qui a déclenché ton amour pour ton sport, le tennis de table ?
Dès tout petit, je passais beaucoup de temps dans les salles de ping car j’allais voir mon père jouer. Du coup j’ai rapidement pris une balle et une raquette. Cela m’a plu tout de suite. J’ai commencé par le baby ping dès 3 ans au club des Loups d’Angers et je ne me suis jamais arrêté. Le virus était transmis!
2- Pourquoi aimes-tu tant ce sport, qu’est-ce qui te plait en lui ? Parle-nous de ton plaisir à le pratiquer.
J’aime ce sport car c’est un sport à la fois individuel mais qu’on peut jouer également en double et par équipe. Cela reste un sport de duel, c’est un match de boxe avec une table entre nous. Le côté psychologique est très important, il faut “rentrer” dans la tête de l’autre et après définir une tactique. C’est aussi un sport qui allie beaucoup de domaines: on doit être physique, rapide, avoir des réflexes, c’est très technique, il y a énormément de travail sur les effets et le mental est prépondérant. Je prends plaisir à chaque entraînement, j’aime jouer ! C’est un sport de répétition mais ça reste très ludique.
3- Quel personnage de ton environnement proche a été fondamental dans ton éducation sportive ?
Mon père car il a été mon premier entraîneur et coach. J’assistais aussi avec lui aux entraînements et aux matchs de l’équipe Pro ce qui m’a donné l’envie du haut niveau. Je suis maintenant au pôle France de Nantes mais il reste là pour me glisser des conseils !
4- Où et comment puises-tu ta motivation, comment tu la régénères dans les périodes difficiles ?
Je sais que le sport, surtout de haut niveau, est fait de bons mais aussi de mauvais moments, il faut apprendre à gérer les phases euphoriques et rebondir quand cela se passe mal. La motivation vient du fait que je cherche toujours à progresser, à avancer, le résultat immédiat ne doit pas prendre énormément d’importance. Je me ressource aussi en famille, j’aime me réserver des moments de calme où je peux prendre de la distance par rapport au tennis de table. Heureusement pour moi dans mon sport, il y a beaucoup de compétitions (individuel France, par équipe avec mon club, individuel international WTT…) donc des occasions pour se relancer et ne pas trop cogiter.
5- Un mal de ton sport que tu aimerais voir disparaitre, un espoir de changement pour son avenir ?
Notre sport n’est pas trop touché par le dopage même s’il y a toujours des tricheurs mais je pense aussi à la régularité des services, c’est un coup fondamental qui lance l’échange et les joueurs donnent énormément d’effets. Certains cachent délibérément l’impact balle/raquette et la remise de service devient compliquée voire impossible. Les arbitres devraient sanctionner plus rapidement, il y a une règle il faut l’appliquer cela ne sert à rien de la changer.
6- Un ou une athlète de haut niveau actuel ou historique auquel tu aimes te référer, et pourquoi ?
Je pense à Anders Lind, c’est un joueur Danois qui joue actuellement à Caen en Pro A. Je l’ai vu souvent jouer contre Les Loups d’Angers. J’aime bien son jeu atypique . Il a son propre style, il joue à l’instinct. De plus, il a eu un grave accident de voiture il y a environ deux ans et avec de la persévérance, il a réussi à rejouer et à revenir à haut niveau. Il a gagné ce combat et il est revenu plus fort qu’avant (il est 29e mondial).
7- Une création autour de ton sport (série, film, docu, livre, BD, spectacle, œuvre…) qui t’a marquée ?
Le film “L’Exploit”. En 1989 , l’équipe de Suède bat pour la première fois les Chinois qui dominaient le monde du tennis de table depuis des années. Le film retrace toute la préparation pour en arriver à ce résultat. Cela montre qu’avec de l’entraînement, de la motivation, de l’envie, de l’innovation, tout peut arriver. J’essaie de m’en inspirer.
8- La dernière fois que tu as pleuré, de peine ou de joie, par le sport ? Peux-tu nous expliquer cette émotion.
J’ai vraiment été ému quand j’ai gagné mon titre de Champion d’Europe de double mixte l’été dernier. Côtoyer le haut niveau c’est un truc de fou mais aller chercher et vivre une victoire internationale c’est une expérience rare et qui va m’aider à aller en chercher d’autres. J’ai pleuré de peine en décembre dernier lors d’un match de par équipe: on doit gagner pour se maintenir en Nationale 1 Seniors et je joue le dernier match. C’est simple: le vainqueur du match offre le maintien à son équipe ; je mène, j’ai des opportunités mais il a plus d’expérience et je perd 3 manches à 2… le sentiment de perdre pour son équipe, c’est dur à vivre.
9- Un autre sport passionnant, que tu aurais aimé pratiquer, que tu pratiques aussi peut-être ?
Comme beaucoup de sportifs de haut niveau j’aime regarder et pratiquer d’autres sports. Sur mes moments de repos dans le ping, j’aime bien m’essayer à d’autres pratiques sportives. J’aime beaucoup le foot et le basket.
10- Un objet qui compte beaucoup et que tu as besoin d’avoir près de toi, à la maison ou en compétition ?
Rien de spécial à la maison mais par contre lors d’un tournage vidéo pour des YouTubers pongistes en stage équipe de France j’ai gagné une carotte peluche qui me suit depuis dans mon sac pour les compétitions… C’est drôle et c’est devenu mon petit objet fétiche.