Charles Diers au coeur des Jeux de Paris 2024 à la Beaujoire
#VersLesJeux - 04 mars 2024
Depuis septembre, le cofondateur de l’association s’est mis en retrait de ses fonctions d’adjoint aux Sports à la mairie pour rejoindre le Comité d’organisation des Jeux de Paris. Il doit préparer le stade de la Beaujoire qui accueillera huit matchs de foot du 24 juillet au 8 août.
Texte: Charles Dubré-Beduneau
Photos: Franck Potvin
Charles Diers vit une nouvelle étape dans sa reconversion après avoir pris sa retraite de footballeur professionnel en 2016. Après avoir décroché un master en entrepreneuriat à l’ESSCA puis avoir été salarié de l’école de commerce angevine, fondé #LaDalleAngevine avec Olivier Auriac, découvert la politique en tant qu’adjoint aux Sports dans la majorité de Christophe Béchu, il a rejoint en septembre dernier le Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 (COJOP). “Travailler dans l’événementiel sportif est quelque chose que j’ai toujours voulu faire et avoir la possibilité de rejoindre le comité d’organisation du plus bel événement sportif au monde ça n’arrive pas tous les jours. C’était évident pour moi de postuler. Cette opportunité est aussi arrivée au bon moment dans ma reconversion professionnelle car je voulais monter en compétences.” Comme la plupart des salariés du COJOP, il a signé un CDD (d’un an). “C’est un peu la même logique que quand j’étais joueur et ça me va bien.” Qu’en est-il alors de son mandat d’élu ? “J’ai dû faire un choix car j’avais besoin de travailler et ce poste n’est pas compatible avec un mandat politique. C’est difficile en terme d’engagement et de temps de faire les deux.”
“J’apporte ma sensibilité sportive mais aussi ma relation aux institutions”
L’ancien capitaine du Sco, familier des vestiaires et de la pelouse du stade de la Beaujoire, apprend à en connaître les moindres recoins depuis six mois. “En tant que joueur on n’est pas associé à l’organisation des matchs. Là j’ai découvert tous les coulisses: les différents accès aux tribunes, les salons, les espaces pour la régie télé… Le stade va accueillir huit matchs en onze jours, dont six la première semaine, et on espère l’équipe de France pour le 1/4 de finale féminin donc il y a énormément de choses à planifier.” Son sens aigu du collectif, qu’il démontrait si bien lorsqu’il évoluait au poste de milieu de terrain, lui a valu d’être promu « Event General Manager » du site de Nantes (depuis le 1er mars). “On ne me demande pas d’être expert dans tel ou tel domaine mais de faire le lien entre tous les interlocuteurs (et il y en a beaucoup !), de s’assurer que tout le monde reçoive bien les informations pour prendre les meilleures décisions et pour être au bon endroit au bon moment. J’apporte ma sensibilité sportive mais aussi ma relation aux institutions, car on échange quasi quotidiennement avec les différents services de Nantes Métropole (propriétaire du stade), du FC Nantes (principal utilisateur), de la préfecture pour la sécurité, qui est un gros enjeu… On doit veiller à bien accueillir tous les publics, y compris par exemple la “famille olympique” (les fédérations et anciens athlètes). Il faut être hyper curieux et polyvalent. J’apprends des choses tous les jours, c’est passionnant.”
“C’est l’organisation de 40 coupes du monde en même temps”
L’organisation monte en puissance à mesure que l’échéance se rapproche. “On était deux quand je suis arrivé, aujourd’hui on est huit et dans un mois on sera vingt… Il faut dire que la tâche est titanesque: c’est organiser 40 coupes du monde au même moment, dont 30 rien qu’à Paris, c’est dingue ! En termes de ressources humaines, de flux de personnes… en plein été c’est un vrai cas complexe. Il y aura 58 matchs de foot au total et on doit offrir le même niveau de service dans tous les sites, peut importe leur configuration. Heureusement, le CIO a des process bien rodés et les trois quart de mes collègues ont été managers de sites sur d’autres Jeux, des coupes du monde de foot, de rugby, des matchs de Ligue des Champions, donc ils ont déjà cette expérience là. Certains préparent les Jeux de Paris depuis déjà six ans. On m’avait dit quand je suis arrivé “tu vas voir, il faut sauter dans le TGV en marche”. Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi. Rien qu’à Nantes, environ 1 000 personnes seront mobilisées chaque jour de match.”
En tant qu’ancien sportif professionnel, le Nordiste est bien placé pour savoir le bonheur que procure une telle compétition. “Peu d’événement fédèrent autant les gens que les JO ou une coupe du monde de foot ou de rugby. Et dans le contexte actuel, je crois que c’est important de vivre des émotions collectives. Heureusement qu’on a le sport et la culture dans nos vies. Les Jeux sont une formidable occasion de valoriser le sport, de donner à tout le monde l’envie de bouger. C’est aussi l’occasion de faire passer des message positifs: l’ambition de Paris 2024 est d’encourager les spectateurs à se rendre aux épreuves en transports en commun. À Nantes, ils sont déjà gratuits les jours de matchs pour les détenteurs de billets et ce sera évidemment le cas pendant les Jeux.”
Cette expérience sera sans aucun doute un excellent tremplin pour travailler sur d’autres événements similaires. Mais Charles Diers a gardé cette état d’esprit de sportif professionnel, uniquement concentré sur le prochain match. “J’essaie d’apprendre un maximum de tous les gens qui sont autour de moi, de bien faire mon job et on verra après.”
Le calendrier des matchs à la Beaujoire:
- Mercredi 24 juillet (17 h, hommes, groupe C)
- Jeudi 25 juillet (17 h, féminines, groupe C)
- Samedi 27 juillet (17 h, hommes, groupe C)
- Dimanche 28 juillet (19 h, féminines, groupe C)
- Mardi 30 juillet (21 h, hommes, groupe D)
- Mercredi 31 juillet (17 h, féminines, groupe C)
- Samedi 3 août (21 h, quart de finale féminin)
- Jeudi 8 août (17 h, match pour la 3e place hommes)