Elite d’athlétisme: les bénévoles dans les starting-blocks

À un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le stade Mikulak accueille du 28 au 30 juin les championnats de France Elite d’athlétisme. En coulisses, certains bénévoles préparent l’événement depuis plusieurs mois. Rencontre avec trois d’entre eux. 

Texte: Charles DUBRÉ-BEDUNEAU
Photos: Charles DUBRÉ-BEDUNEAU et Théo BARILLER-KRINE

Angers est une terre d’athlé. La Fédération Française semble l’avoir bien compris puisque c’est la sixième fois depuis 2005 que la ville accueille les championnats de France Elite (la dernière fois en 2021). Avec près de 600 athlètes attendus et la tribune de 6 000 places du stade Josette-et-Roger Mikulak déjà pleine pour le samedi et le dimanche, on espère que la douceur laissera place à la ferveur angevine ! “Ça serait beau de battre le record de 16 000 personnes sur le week-end”, lance Frédéric David, membre du comité directeur du Sco Angers Athlé et qui sera en charge des deux buvettes pendant les trois jours de compétition. “Avec 8 à 9 000 personnes attendues rien que le samedi, on a un peu de pression, admet-il. C’est un gros challenge à relever. Il ne va pas falloir avoir les deux pieds dans le même sabot !” Mais le défi ne lui fait pas peur: en tant que chef de cuisine, il a l’habitude de mouiller la chemise quotidiennement derrière ses fourneaux.

“Sans bénévoles, pas de compétition !”

Daniel Bourcier, secrétaire du Sco Angers Athlé, est responsable des quelque 290 bénévoles (127 de son club et 165 de l’Entente Angevine Athlétisme) qui seront mobilisés pour l’événement. “C’est la première fois que j’assure ces missions pour une compétition de cette ampleur, confie l’ancien président du club. On a eu nos premières réunions avec la ligue dès le mois de septembre, puis le recrutement des bénévoles a commencé en décembre. Cela s’est beaucoup fait par des coups de téléphone à droite à gauche et surtout le bouche-à-oreille au sein de la famille, des amis, des collègues… Moi par exemple j’ai deux collègues instits qui vont venir donner un coup de main. Heureusement au club on a aussi un bon vivier de bénévoles, mais il faut l’entretenir et le renouveler. Car sans bénévoles il n’y a pas de compétition !” Daniel reste vigilant, notamment avec les novices. “Il faut ménager nos bénévoles pour leur donner envie de revenir. Ça veut dire bien leur expliquer leur rôle, encadrer les plages horaires et aussi leur permettre d’assister à des épreuves.” Ainsi, plutôt que certains passent leur week-end à cuire des saucisses, trois food trucks seront mis à disposition du public.

Remercier et pousser Amandine

À l’heure des ultimes réglages, Stéphanie David-Mingot, également membre du comité directeur du Sco Angers Athlé, est plutôt confiante: “On a un club à taille humaine (250 licenciés), on se connaît tous, il y a une bonne ambiance et on sait qu’on peut compter les uns sur les autres. Le président Frédéric Gagneux nous fait confiance, c’est important. Je vais m’occuper de la restauration de la centaine de juges et des bénévoles mais si je suis appelée sur un contrôle antidopage, je sais qu’il y aura quelqu’un pour me remplacer. Ça va rouler !” Daniel confirme: “Il y aura forcément des couacs, des imprévus, mais on a organisé plusieurs compétitions dans les catégories de jeunes ces dernières années, donc on a un certain savoir-faire et une certaine expérience de ce type d’événements.” Finalement, la plus grosse crainte pour Stéphanie reste la météo. Il est vrai que les dernières semaines n’inspirent pas franchement à l’optimisme. “Ça sera moins sympa s’il pleut… mais on sera là car la compétition devra se dérouler quand même ! On espère un peu de soleil et que la fête soit belle. En tout cas, on fait tout pour !” 

Pour Daniel, Frédéric et Stéphanie, leur engagement sur cette compétition est aussi une façon de “remercier Amandine pour tout ce qu’elle fait pour le club. Malgré son emploi du temps chargé, elle continue de donner des coups de main dès qu’elle le peut. Elle représente bien les valeurs du club. On va la pousser à défendre son titre et à aller chercher son billet pour les Jeux !”