La leçon de rugby de Sir Jonny Wilkinson à Angers

L’événement rassembleur “des Rencontres Terrains Favorables”, coorganisé par la Ligue Nationale de Rugby et la Société Générale, a fait étape sur les terrains du Sco Rugby, ce mercredi 19 et jeudi 20 mars. Deux journées d’échanges, de partage et d’inclusion honorées par la présence de  quatre ambassadeurs de grande renommée, dont un certain Jonny Wilkinson… La Dalle Angevine vous plonge en immersion dans cette parenthèse remplie d’allégresse. La Dalle Angevine vous plonge en immersion dans cette parenthèse remplie d’allégresse.

Texte: Louis Bouchardon
Photos: Franck Potvin

Qui aurait pu imaginer qu’un jour, Sir Jonny Wilkinson, légende anglaise du rugby mondial, foulerait la pelouse de la Baumette ? Mis à part quelques doux rêveurs, personne. Et pourtant, l’ancien bourreau du XV de France, au palmarès long comme le bras, a bel et bien fait son apparition sur le rectangle vert angevin cette semaine. « Ce concept de partage m’inspire. J’aime transmettre les valeurs de ce sport qui m’est cher », se réjouissait l’ancien demi d’ouverture dans un français impeccable, marqué d’un fort accent britannique.

« Faire d’Angers une terre de rugby »

Autour du champion du Monde 2003, dont la cote de popularité est, on vous le confirme, restée au sommet, trois autres ambassadeurs étaient également présents : les ex-internationaux tricolores Mathieu Bastareaud (54 sélections) et Kevin Gourdon (19 sélections) ainsi que Ludovic Cayre, arbitre reconnu du Top 14. Un casting XXL qui ravissait Jean-Benoît Portier, le président du SCO : « C’est une grande fierté, mais aussi un honneur, de recevoir de telles figures du rugby ici chez nous. C’est une belle reconnaissance de tout le travail que l’on met en place sur le territoire. Angers est une terre hyper sportive, et le but, c’est qu’elle devienne également une terre de rugby. »

Que ce soit sur ou hors du pré, le SCO Rugby Club d’Angers ne cesse d’attirer la lumière. Car même en ce dernier jour d’hiver, le soleil brillait tel un matin d’été au moment d’accompagner la venue de ces quatre personnalités. Les hostilités débutaient par une séquence d’initiation au rugby, dédiée à des jeunes en réinsertion de l’AFPA et de la mission locale, mélangés à une troupe de militaires du 6ᵉ régiment du génie d’Angers venue découvrir la discipline.

Sous les yeux de quelques curieux et d’une horde de journalistes, divers ateliers  s’enchaînaient, chacun orchestré par les ambassadeurs. Du jeu de passe autour de l’ancien rochelais Kevin Gourdon, de l’apprentissage du plaquage avec le roc Mathieu Bastareaud et, évidemment, des exercices de jeu au pied, dirigés par l’un des plus grands buteurs de l’histoire de ce sport : Jonny Wilkinson en personne.

Avec tout autant d’humilité que de charisme, le Britannique de 45 ans distillait de précieux conseils à ces débutants, afin qu’ils appréhendent au mieux le tir de ce drôle de ballon ovale. Une transmission d’un savoir que beaucoup de rugbymen rêveraient d’entendre.  « Il faut ressentir l’énergie dans tout son corps, ne pas faire de mouvement brusque et se faire confiance », exposait avec philosophie l’ancien joueur du XV de la Rose au moment de montrer l’exemple de l’atelier, qui consistait à viser la barre des poteaux, située à une vingtaine de mètres. Le Britannique s’élançait en douceur et faisait trembler la cible, émerveillant toute son assemblée, les yeux écarquillés devant une telle prouesse. Pas de strass ni paillettes pour le sportif d’Outre-Manche, qui restait toujours accessible et à l’écoute de tous, durant l’entièreté de sa venue.

Entre deux interviews, les ambassadeurs pouvaient ensuite partager quelques moments de détente sur le terrain, avec des oppositions arbitrées par Ludovic Cayre, un officiel qui célébrera son 100ᵉ match au centre d’une rencontre de Top 14 ce week-end. Un épisode rythmé par des éclats de rires pour ces jeunes en réinsertion. « La force de cette discipline, c’est sa diversité et cette journée permet de faire découvrir les valeurs et le plaisir du rugby à tout le monde », témoignait le président du club à ce sujet.

Du bonheur plein les mirettes pour petits et grands

Quelques heures plus tard, ce bonheur était partagé par près de 200 enfants, venus de différents clubs du département. Des étoiles plein les yeux, les jeunes accueillaient leurs invités comme des rock stars en effectuant une longue haie d’honneur sur le terrain. S’ensuivait une après-midi d’ateliers pour les rugby(wo)men en herbe, qui se souviendront longtemps de cet instant où ils échangèrent des passes avec Sir Jonny et où ils devaient se mettre à plusieurs pour essayer de stopper le solide Mathieu Bastareaud, qui progressait en marchant malgré nombre de minots sur le dos.

Bref, les sourires étaient larges et les enfants, comblés, repartaient avec une photo souvenir après une séance de dédicaces. Mais tout au long de la journée, les regards des plus grands, aussi, ont scintillé avec admiration devant ces icônes et les innombrables selfies n’ont cessé de se multiplier. Car n’oublions pas que pour beaucoup, Jonny Wilkinson est en quelque sorte une madeleine de Proust. Ce jeudi, les ambassadeurs concluaient leur passage dans les locaux angevins par une conférence sur le thème : « Le rugby d’aujourd’hui et de demain : un levier de performance, d’inclusion et d’impact sociétal ».

Enfin, notons que cet événement fut parfaitement chapeauté par le du SCO : « On a de la chance d’avoir un club bien structuré, avec des salariés motivés qui prennent l’événement à bras-le-corps, mais aussi avec beaucoup de bénévoles », soulignait Jean-Benoît Portier, plein de fierté. C’est sur cette dynamique positive que l’équipe fanion s’élance à la conquête des phases finales avec en ligne de mire une montée historique vers l’échelon supérieur. Après le légendaire Jonny Wilkinson, c’est désormais au tour des joueurs angevins de faire briller les yeux des petits… et des plus grands.