Le « ping » comme thérapie face à la maladie de Parkinson
#Association - 24 novembre 2025
#APS2025. L’association vous présente les lauréats de son Appel à Projets Sportifs annuel. Dans la catégorie Sociétal, les Loups d’Angers ont été sélectionnés pour leur section ping Parkinson ouverte en septembre 2023. De huit pratiquants la première année, ils sont désormais une vingtaine à se retrouver pour jouer une heure par semaine (voire plus pour certains) au complexe de l’Europe. Une pratique thérapeutique aussi bien sur le plan mental que physique mais aussi social.
Texte: Charles Dubré-Beduneau
Photos: Franck Potvin
En France, plus de 270 000 personnes vivent avec la maladie de Parkinson. À l’échelle mondiale, ce chiffre s’élève à près de 10 millions de personnes. C’est dire l’ampleur du défi de santé publique que représente cette pathologie complexe et évolutive, qui touche le système nerveux central et perturbe le contrôle des mouvements. Elle provoque des tremblements, une lenteur des gestes ou encore des raideurs articulaires et musculaires. Mais elle ne se limite pas à ces symptômes moteurs. Elle affecte aussi le sommeil, l’humeur, et parfois les fonctions cognitives. Pour lutter contre ces douleurs et garder le moral, la pratique d’une activité sportive en particulier est fortement recommandée par les médecins et neurologues. « Comme pour la maladie d’Alzheimer, il a été prouvé scientifiquement que le tennis de table est très bénéfique car il permet de faire travailler le bras ET le cerveau. C’est un sport doux, qui fait du bien au corps et à l’esprit », souligne avec le sourire David Lelièvre, conseiller technique sportif départemental qui encadre la section de ping Parkinson ouverte depuis septembre 2023 par les Loups d’Angers, en partenariat avec l’antenne Maine-et-Loire de France Parkinson et le Comité de Maine-et-Loire de Tennis de Table. « Ça dérouille ! », confirme Hélène, essoufflée mais visiblement ravie à l’issue de la séance. Au fond de la salle Christophe-Legoût du complexe de l’Europe, dédiée aux Loups d’Angers, les pros (dont notre ancien lauréat Nathan Pilard) répètent leurs gammes pour le match de championnat du lendemain.
Le plaisir de se retrouver autour de la table… de ping pong
Cette section, unique dans le département et la plus importante de la région, a tout de suite trouvé son public. « Le succès a été immédiat et se confirme puisque de huit participants la première année, nous sommes passés à 17 l’année dernière et presque 25 cette année. Sachant qu’aucun n’a abandonné depuis deux ans, se réjouit David Lelièvre. Il y a évidemment l’envie de faire du sport pour oublier la maladie. Mais il y a aussi un aspect convivial très important. Ça crée du lien et ça permet de rompre l’isolement, pour les malades comme pour les aidants. On fête les anniversaires, Noël… Ils ont même créé un groupe WhatsApp pour se retrouver en dehors des séances d’entraînements. »
« On n’a pas tous le même niveau mais ça ne fait rien, on s’amuse comme une bande de copains, apprécie Eric, 65 ans, qui a rejoint la section il y a six mois. On aime se retrouver et ça fait beaucoup de bien à la tête. »
Exercices ludiques pour stimuler différentes parties du cerveau
Les pratiquants, majoritairement des hommes (la maladie touche 1,5 fois plus les hommes que les femmes), sont âgés de 55 à 82 ans et se retrouvent tous les mardis et jeudis matins pour échanger des balles pendant une heure au spacieux centre d’entraînement des Loups d’Angers. « C’est grâce à ce nouvel outil qu’on a pu ouvrir cette section, en plus de notre section handisport qui existe depuis de nombreuses années, note David Lelièvre. « On fait beaucoup d’exercices ludiques, par exemple avec des plots de couleurs, pour stimuler différentes parties du cerveau. » Grâce au soutien de La Dalle Angevine, le club va pouvoir enrichir son matériel pédagogique pour varier encore un peu plus les exercices proposés.
Si la grande majorité vient pour le plaisir, quelques uns disputent des compétitions sur le circuit réservé aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson: quatre d’entre eux ont pris part aux Open nationaux et Julien Tardy participe cette semaine aux mondiaux en Suède. « Ceux-là sont vraiment mordus ! (rires), confirme David Lelièvre. Ils viennent s’entraîner de leur côté, en plus de nos séances hebdomadaires. En tout cas tous les pratiquants de cette section sont des licenciés du club donc ils font partie intégrante de la famille des Loups. »
« L’accueil du club a été incroyable »
France Parkinson prend en charge 30% du coût de la licence, y compris pour les accompagnants qui souhaitent jouer. Eveline, dont le mari Jean-François ne manque jamais une séance, est bénévole au sein de l’association. Elle est reconnaissante envers les Loups. « Le club est très ouvert à la différence et l’accueil a été incroyable. Du coup ils sont tous à fond ! Mêmes les pros sont surpris de ce qu’ils arrivent à faire. Ils ont déjà fait quelques échanges avec eux et avec des classes du quartier, ça fait plaisir à voir. »
David Lelièvre encadre cette section ouverte depuis septembre 2023.