#1 Nathan Pilard
Nathan Pilard, la pépite du tennis de table angevin
Issu d’une famille de pongistes et licencié depuis ses débuts aux Loups d’Angers, où son père coache l’équipe première, Nathan Pilard semble programmé pour briller. À seulement 15 ans, il se classe déjà dans le top 10 européen de sa catégorie et a le potentiel pour aller haut, très haut.
Texte: Charles Dubré-Beduneau
Photos: Franck Potvin
Si pour certains athlètes la saison n’est pas encore véritablement lancée, pour d’autres, comme Nathan Pilard, elle bat déjà son plein. Après s’être mesuré au top 10 européen en Roumanie fin septembre, le jeune pongiste angevin a participé à un open des World Table Tennis (WTT) au Qatar du 10 au 14 octobre et finira le mois en Italie. Tout ça sans oublier entre temps les journées de championnat de Nationale 1. « Actuellement il a le rythme d’un joueur de tennis de l’ATP !, glisse son papa, David Pilard. Quand il rentre on a tout juste le temps de faire une machine avant qu’il ne reparte. Il a très peu de temps pour la récupération et encore moins pour les entraînements, mais c’est bon signe dans le sens où ça veut dire qu’il a bien travaillé pour être qualifié sur ces événements et il a besoin d’engranger de l’expérience internationale. »
Chez les Pilard, trois générations de pongistes
Chez les Pilard, le tennis de table est une affaire de famille. Avec un grand-père et un papa pongistes, Nathan a naturellement eu très tôt une raquette et une balle entre les mains. Depuis ses six ans, il exprime son talent au sein de la meute des Loups d’Angers. « Il a eu de belles propositions pour aller jouer ailleurs mais il a préféré rester dans son club de coeur », confie fièrement son papa. Être lauréat est une fierté non seulement pour l’intéressé car il est conscient qu’« il y a beaucoup de candidats et peu de lauréats », mais également pour toute la famille. « Il a grandi avec cet esprit de la dalle. Il ne lâche jamais, c’est un combattant, poursuit David Pilard. Je l’emmenais avec moi voir les matchs du Sco quand il était petit. Ça faisait plusieurs années qu’on envoyait sa candidature à l’Appel à Projets, même si on savait qu’il était sans doute trop jeune au début pour faire partie des lauréats. Mais cela lui (et nous) tenait à coeur et finalement il a eu raison d’insister car sa persévérance a fini par être récompensée ! »
Sportif de haut niveau à 11 ans
Sélectionné en équipe de France depuis ses neuf ans, Nathan est reconnu comme sportif de haut niveau depuis déjà quatre ans. « Le sport de haut niveau fait rêver mais cela représente beaucoup d’étapes à franchir et d’obstacles à surmonter, admet l’adolescent avec beaucoup de maturité. Il faut savoir repousser ses limites et se fixer des objectifs toujours plus élevés. » Plus facile à dire qu’à faire. Mais force est de constater que ce n’est pas qu’un beau discours: Nathan a ramené deux médailles des championnats d’Europe jeunes cet été en Pologne, dont un titre en double mixte. Depuis la rentrée, il a passé un autre cap en intégrant le pôle France juniors au Creps des Pays de la Loire, à Nantes. « C’est une structure récente, ouverte il y a deux ans, avec de belles installations sportives, scolaires, médicales », apprécie-t-il. Des conditions optimales pour continuer à progresser. « Il a déjà bien progressé physiquement, décrypte David Pilard. Maintenant, il doit travailler sur le côté mental et tactique. Il est encore un peu trop « joueur ». Il doit prendre confiance en lui et apprendre à jouer juste dans les moments importants. Mais ça fait son chemin. Affronter des adversaires de calibre international, comme il l’a fait au Qatar, va énormément l’aider. »
Premiers championnats du monde en décembre ?
Nathan se verrait bien marcher dans les pas de son coéquipier chez les Loups et membre de la #TeamAngersSport, Matéo Bohéas. « Ça fait rêver ce qu’il a fait aux Jeux Paralympiques », confirme-t-il. Mais avant d’y arriver, il y a encore du travail et d’autres échéances importantes, comme se qualifier pour ses premiers championnats du monde jeunes en décembre prochain en Slovénie. « Je dois multiplier les opens WTT pour accumuler un maximum de points au classement mondial », explique-t-il. Malgré son jeune âge, Nathan Pilard nourrit de grandes ambitions et n’a pas peur de les assumer. « Ma motivation numéro une est très claire: aller le plus haut possible avec l’esprit de la dalle. » Tout est dit.