#1 Titouan Le Meignen
Titouan Le Meignen pagaie vers Paris 2024
Premier lauréat de l’appel à projets sportifs version 2020, Titouan Le Meignen, 20 ans, l’un des fers de lance de l’Entente Sportive Anjou Canoë Kayak (ESACK) et de l’équipe de France U23. #LaDalleAngevine a choisi de l’accompagner vers son objectif ultime: participer aux Jeux Olympiques de Paris en 2024.
Par Charles DUBRÉ-BEDUNEAU
Photos: Théo Bariller-KRINE
La carrure est large, sculptée à force de longues heures et de journées passées à pagayer sur la Maine. « Ici on a vraiment la chance d’avoir un superbe cadre pour s’entraîner », apprécie Titouan Le Meignen depuis la terrasse de la base nautique de Bouchemaine. À seulement 20 ans, le jeune kayakiste angevin s’est déjà construit un beau palmarès: 14 titres de champion de France gagnés sous les couleurs de son club, l’Entente Sportive Anjou Canoë Kayak (ESACK). Il a également porté à sept reprises les couleurs de l’équipe de France jusqu’à ramener en 2017 une médaille de bronze aux Olympic Hopes en biplace 500 m. Pas mal pour un garçon qui a commencé le kayak il y a seulement dix ans, après avoir dû arrêter le foot à cause d’un problème de croissance. « Je viens d’une famille sportive, notamment mon père qui est un ancien marathonien. Mes parents voulaient que je trouve un autre sport dans lequel je n’avais pas besoin de prendre appui sur mes pieds. » Titouan teste le kayak au Lac de Maine à l’été 2010… et il ne lâchera plus la pagaie. « J’ai rapidement accroché pour plusieurs raisons: d’abord la sensation unique de glisse; ensuite le fait de pouvoir pratiquer un sport en pleine nature, au milieu de superbes paysages; et enfin parce que les bonnes performances sont arrivées assez vite », explique notre lauréat.
Après le Pôle France, retour aux sources
Il se spécialise dans la course en ligne: sprint en monoplace, biplace (K2) mais aussi en équipage de quatre (K4) sur 200, 500 voire 1 000 mètres. « Pendant quatre ans, on a quasiment tout gagné. Les victoires en K4 sont encore plus belles je trouve car on partage ensemble tous les efforts et les émotions », savoure l’athlète. Ses bons résultats propulsent Titouan vers le Pôle France, à Rennes, où il passe ces deux dernières années à se rapprocher du niveau international élite. Si ces objectifs restent inchangés, c’est-à-dire performer aux championnats du monde U23 et élite en 2021 et à plus long terme participer aux Jeux Olympiques de Paris dans quatre ans, la crise sanitaire et surtout le confinement ont été l’occasion de remettre en question ses besoins, ses envies et ses objectifs. « Après réflexion, il est devenu évident que mon projet ne devait plus s’élaborer au sein du Pôle France mais au sein de mon club qui me soutient depuis toujours, au sein de la ville d’Angers où j’aime vivre et m’entraîner, avec les personnes qui me connaissent et qui vont m’aider dans ma quête de performance, à commencer par mon entraîneur, Florian Revollon, mon « sparing partner », Quentin Tijou, mon kinésithérapeute, Benoit Papin, ainsi que l’ensemble du cabinet Physio-K-Sport. C’est un pari risqué mais ça me permet d’être davantage acteur de mon projet, de réfléchir moi-même ma programmation d’entraînements et ne pas simplement attendre celle du Pôle envoyée par mail chaque semaine », justifie-t-il.
« L’esprit du Pôle France ne correspond pas à tout le monde, complète Florian Revollon. Titouan n’est pas le seul kayakiste international à revenir ici, pour retrouver de l’envie et du plaisir à s’entraîner. Il ne faut pas oublier que les gars s’entraînent très dur mais à moins d’une médaille olympique (et encore), ils ne peuvent pas en vivre à 100%. On a aussi la chance d’avoir un terrain de jeu très varié et l’entente des trois clubs (Angers-Bouchemaine-Ecouflant) fait qu’on a un pôle de trois entraîneurs avec des visions différentes et beaucoup d’échanges très riches. »
« Titouan mouille le maillot »
Bien entouré, Titouan garde la tête froide et poursuit son double projet, à la fois sportif de haut niveau et étudiant en Information-Communication à l’université de Rennes. Il a parfaitement conscience du travail qui lui reste à accomplir, aussi bien sur l’eau qu’en dehors, pour atteindre ses objectifs internationaux et olympiques. « Titouan a beaucoup de coeur, il est généreux à l’effort et mouille le maillot sur le bateau. Dans sa discipline, le sprint, il faut certes de la puissance, ce qu’il a toujours eu et ce qu’il lui a permis de briller chez les jeunes. Mais le kayak reste un sport de glisse et pour s’imposer chez les seniors il faut aussi de la technique, une finesse dans les gestes, ce qui se perfectionne à moindre vitesse. Il a compris ça et c’est un de nos axes de travail », analyse son coach.
Avec l’accompagnement financier et médiatique de l’association, le kayakiste international va bénéficier des moyens nécessaires pour progresser dans sa préparation physique mais aussi mentale, afin de passer un nouveau cap dans sa carrière. « Les objectifs ambitieux que porte #LaDalleAngevine me semblent très proches des miens: abnégation, dépassement de soi, combativité… sont des valeurs nobles qui caractérisent parfaitement l’esprit « dalleux ». Celles-ci amènent des athlètes angevins comme moi à se surpasser tous les jours à l’entraînement dans le but de porter haut les couleurs angevines sur tout le territoire français et à l’international », se réjouit déjà le lauréat.
Quand il n’est pas sur l’eau, notre nouveau dalleux partage sa préparation entre des séances quotidiennes à la salle de musculation, du vélo, de la natation, de la course à pied ou encore du ski de fond l’hiver pour le cardio et la coordination jambes-bras. Pour décompresser et se changer les idées, Titouan troque volontiers sa pagaie pour des baguettes de batterie ou écoute des morceaux de reggae. Il a même un bateau aux couleurs jamaïcaines… De quoi rêver à un destin à la Rasta Rockett ? Il a en tout cas le potentiel et la détermination pour faire de son rêve olympique une réalité !