#2 Pauline Freslon
Pauline Freslon, le kayak dans la peau
Pauline Freslon fait partie des nouveaux visages rayonnants du kayak angevin et tricolore. Spécialiste de la descente de rivière, la jeune femme de 26 ans a basculé vers la course en ligne avec comme objectifs les Jeux de Paris 2024 et Los Angeles 2028.
Texte : Charles Dubré-Beduneau
Photos : Franck Potvin
Ce vendredi matin-là, on retrouve Pauline devant le Pavoa, après son footing autour du Lac de Maine. Des étudiants de l’IFEPSA s’apprêtent à embarquer sur des kayaks, sous le soleil d’automne. Pauline Freslon arrive au bout d’une saison longue et éprouvante, lors de laquelle elle a engrangé les médailles en descente de rivière, sa discipline de prédilection: triple championne d’Europe cet été, puis vainqueur de la coupe du monde à Treignac (Corrèze), le 3 octobre dernier. « Je suis globalement satisfaite de ma saison, même si ma 7e place aux championnats du monde à Bratislava a été une grosse déception et très dur à digérer. Mais la moindre erreur ne pardonne pas sur ce bassin artificiel hyper technique (surnommé « Les chutes du Niagara »). D’autant que les repères et les sensations sont très différents par rapport à une rivière naturelle. Avec le recul, je me dit que c’était malgré tout une bonne expérience pour ma première sélection en équipe de France sénior. Il faut savoir gagner mais aussi savoir perdre car c’est comme cela qu’on trouve la motivation pour progresser », analyse avec beaucoup de lucidité la jeune kayakiste.
Le plaisir de naviguer avant tout
Le kayak est dans l’ADN de la famille Freslon. Avec un papa moniteur et des journées entières passées au bord de plans d’eau ou de rivière, Pauline s’est naturellement mise à pagayer. « J’étais dans un kayak avant de savoir faire du vélo. Ma mère en a fait, ma soeur aussi, mon compagnon a été en équipe de France… J’adore le contact avec la nature, ce sentiment de liberté et apprendre à dompter la force du courant, toujours imprévisible. Aucune descente ne se ressemble », confie-t-elle. Pendant longtemps, Pauline a navigué uniquement pour le plaisir. Mais dès qu’elle s’est lancée dans le grand bain de la compétition, son puissant coup de pagaie a vite fait des ravages et les (très bons) résultats n’ont pas tardé à suivre. Multiple championne de France, d’Europe… Le titre de championne du monde de descente est le seul qui manque à un palmarès déjà très impressionnant. Celle qui se dit volontiers « têtue à l’entraînement », compte bien aller le chercher en 2022, dans la rivière de Treignac où elle a brillé cette saison et qu’elle connaît par coeur.
Une expérience américaine déterminante
Malgré ses succès en descente, Pauline n’est pas du genre à se reposer sur ses acquis. Elle choisit ainsi à l’été 2019 de sortir de sa zone de confort pour s’essayer à la course en ligne auprès de son idole, Philippe Baccara. Le Manceau, qui a participé à six olympiades, l’accueille à Los Angeles pendant six mois. « Philippe m’a fait énormément travailler. Au début c’était dur mais il ne m’a pas lâché et petit à petit j’ai pris le rythme. Il m’a permis de m’approprier le projet de course en ligne et de réaliser que je pouvais viser les Jeux. Ce séjour en immersion a débloqué beaucoup de choses, j’ai appris à être plus positive, à ne plus voir les entraînements comme des sacrifices mais des choix, et donc à y trouver du plaisir au quotidien. Je n’étais plus la même personne en rentrant. » Avec sa copine et désormais coéquipière Vanina Paoletti, qui a participé aux Jeux de Tokyo cet été, elle pourrait former un duo explosif en équipe de France. « Il faut qu’on trouve le temps pour s’entraîner ensemble mais clairement on se tire toutes les deux vers le haut et je pense qu’on a le potentiel pour aller chercher des médailles et des titres », estime Pauline.
Quand elle n’est pas dans un kayak ou en salle de musculation, la souriante et affable Pauline aime voyager, cuisiner de bonnes pizzas et promener Phantom, son berger suisse. Arrivée à Angers il y a seulement un an et demi, elle a vite adopté la douceur angevine et ne cache pas sa fierté d’avoir été sélectionnée par l’association. « J’ai pris plaisir à préparer ma candidature, comme tout ce que j’ai fait j’ai essayé de me rapprocher le plus possible de la perfection, même si rien n’est jamais parfait. Je suis très attachée au milieu associatif donc c’est important pour moi d’être soutenue par La Dalle Angevine, une association unique en France. » Le plaisir est totalement partagé et on souhaite plein de réussite à notre nouvelle Dalleuse !