#4 Alice Soulié
Alice Soulié, précocité et ambition
#LaDalleAngevine vous présente les 6 lauréats de son Appel à Projets Sportifs 2022-2023… Quatrième épisode avec Alice Soulié, joueuse de tennis de 16 ans licenciée à l’AS Ponts-de-Cé et qui a participé à Roland-Garros Juniors en mai dernier. Rencontre.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Franck Potvin
Qu’y a-t-il dans la tête d’une adolescente de 16 ans ? Cet âge insondable où des feux naissants, des émotions inédites, des colères nouvelles prennent généralement toute la place. Chez Alice Soulié en revanche tout est clair, limpide. C’est la flamme du tennis, exclusive et capitale, qui brûle en elle. Depuis toute petite déjà, élevée par deux parents sportifs et fans de la petite balle jaune, elle sait que l’envie de performer sera son guide. «J’ai commencé très tôt, dès l’âge de 4 ans, et puis j’ai vite été détectée», explique celle qui est depuis toujours licenciée à l’AS Ponts-de-Cé Tennis.
«J’ai grandi avec ça, la compétition, les tournois. Gagner des matchs, c’est vraiment ce qui me motive et me donne envie de m’entraîner chaque jour». Une ambition et un état d’esprit bien affirmés qui lui ont permis de franchir les premières étapes vers le haut niveau. Elle qui va vivre une saison 2022-2023 «de transition et de découverte», en se mêlant de temps en temps à des tableaux adultes, en plus des tournois dédiés à sa catégorie d’âge, où elle ambitionne de marquer suffisamment de points pour atteindre le Top 100 mondial au classement Juniors, à savoir les 15-18 ans.
Des semaines intenses entre entraînements et cours à distance
Pour s’en donner les moyens, Alice s’entraîne 18 heures par semaine au Pôle Espoirs de Vertou, et loge la semaine au CREPS de La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. «Ce sont des semaines intenses qui me fatiguent pas mal. Il y a une part de sacrifices, mais j’ai pris l’habitude et je le vis bien». Une réalité différente des autres donc, rythmée par les séances de tennis et de travail physique, mais aussi par une scolarité particulière: «Je suis en Première, inscrite depuis cette année au CNED, les cours à distance. C’est plus souple, mais je suis suivie et travaille un peu quand je veux, chaque jour entre deux entrainements et le soir».
Autre évolution récente dans son projet global, l’accompagnement d’un préparateur mental, une ressource précieuse pour résoudre les problématiques inhérentes à la compétition: «Globalement, tout est plus individualisé cette saison et cela va me faire progresser. Dans le travail mental notamment, grâce à un suivi régulier axé sur la gestion de la frustration pendant les matchs, avec des outils utiles pour se recentrer sur soi, aller chercher le positif, être plus relâchée. Ca me fait du bien».
«J’aime attaquer, monter au filet, prendre l’initiative dans le jeu»
Et une fois installée sur le court, raquette entre les mains et regard de gagneuse, avec quel style de jeu Alice Soulié construit-elle ses victoires ? Solide en fond de court type Novak Djokovic, ou attaquant à tout va comme Caroline Garcia ? «Ce sont deux noms que j’aime bien, mais je ressemble plus à Caro Garcia. Je suis offensive, j’aime aller à la volée, prendre l’initiative dans le jeu, ne pas faire des choses stéréotypées». Varier pour surprendre, avec une attirance innée pour la volée : des atouts qui lui permettent de performer également en double. La preuve, elle est devenue championne de France 15-16 ans en août dernier aux côtés de Lucie Pawlak (à l’image).
Un peu plus tôt en 2022, autre temps fort – et quel temps fort! – avec un premier Grand Chelem: Roland Garros Juniors. Notre lauréate a d’ailleurs les yeux qui brillent lorsqu’elle raconte cette expérience: «J’ai joué le 1er tour contre la 11e mondiale, alors que j’étais vers la 600e place. Je suis arrivée sereine, confiante, certaine que j’allais faire un bon match. J’ai mené 7-5 4-1, pas loin de l’exploit, mais une petite baisse de régime l’a remise dedans… Ca reste mon meilleur match à ce jour». Le genre de défaite utile, une référence qui permet autant de mesurer les progrès accomplis que le chemin encore à parcourir pour notre Dalleuse en herbe qui fera tout pour retrouver la terre battue parisienne en 2023!
Article publié le 19 octobre 2022

Alice Soulié le 12 octobre dernier à l’Open 50 de Cherbourg, sa première expérience dans un tournoi adulte de cette ampleur