#1 Solenne Billouin
Solenne Billouin, le haut niveau à sa façon
#LaDalleAngevine vous présente les 6 lauréats de son Appel à Projets Sportifs 2022-2023… Premier épisode avec Solenne Billouin, une athlète multisports et atypique qui performe à la fois en cross-triathlon l’été et en cyclo-cross l’hiver. Rencontre.
Texte : Valentin Deudon
Photos : Franck Potvin
Il existe dans le parcours jamais linéaire des athlètes de haut niveau des virages déterminants. Certains provoquent une chute brutale, un moment de crise dont il faut comme toujours se relever. D’autres en revanche dessinent une courbe presque parfaite, laissant apparaître à leur sortie des perspectives inespérées. Une sorte de force nouvelle s’installe, qui chasse quelques doutes et autorise à croire un peu plus en soi. Alors tout va bien, tout va mieux… En termes de résultats, de confiance, de bien-être.
C’est peut-être ce que ressent Solenne Billouin depuis quelques mois. «J’ai vraiment pris conscience de mon niveau cette année», précise celle qui a fêté en mai dernier ses 25 ans. «Grâce à cette confiance due à mes récentes places comme à l’expérience acquise, je me suis dis récemment que je pouvais, que j’allais réussir à vivre de mon sport. J’y crois et je ne suis plus la seule». Son sport ? Ou plutôt ses sports: le cross-triathlon l’été (1,5 kilomètres de natation, une trentaine sur un VTT puis 10 de trail, avec de jolis dénivelés) et le cyclo-cross l’hiver (un fabuleux circuit de vélo avec obstacles, souvent dans la boue et le froid) ! Car Solenne est une championne multiple, d’abord guidée par le plaisir et une forme de liberté, de façon à construire un projet sportif qui lui ressemble, à la fois original et cohérent. Elle qui par ailleurs semble en réflexion permanente sur ses pratiques et ses possibilités de progression.
Dernier objectif de sa saison de cross-triathlon: les championnats du Monde XTERRA le 1er octobre
Cette progression qui a clairement sauté aux yeux de tous à la lecture de ses résultats 2022. En cyclo-cross: 4e des championnats de France en janvier et une belle 23e place lors d’une manche de Coupe du Monde en Belgique ; en cross-triathlon: 3e des Mondiaux ITU (le circuit fédéral) le 8 juin, puis championne de France de la discipline quelques jours plus tard (glanant au passage ce beau maillot à liserés bleu-blanc-rouge visible à l’image). Sans compter quelques autres places et titres d’honneur.
La saison de «cross-tri» n’est d’ailleurs pas encore achevée, elle se terminera le 1er octobre avec un ultime objectif, et non des moindres: les championnats du Monde XTERRA (nom du label privé organisateur des compétitions phares) en Italie, dans les Dolomites: «Je connais les filles qui y seront, il y aura un très gros top 10 dont je fais partie. Même si mon objectif est plus ambitieux… Je suis confiante car je me suis bien préparée». A suivre donc avec attention d’ici quelques jours, alors que la particularité de la course se situera dès la première épreuve de natation: «Le parcours étant en altitude, l’eau sera froide, ce qui est assez inhabituel et donc challengeant. Si on sort de l’eau avec les mains frigorifiées, cela peut avoir un impact technique ensuite sur le vélo. C’est pourquoi j’arrive là-bas une semaine avant, pour m’acclimater».
Après ces Mondiaux, place à la bascule avec le début de la saison de cyclo-cross, son «sport de cœur», passionnel. Membre de la Team Guevel Articréations, une équipe basée à Nantes, la native de Saumur va s’engager sur plusieurs manches de Coupe de France et de Coupe du Monde durant tout l’automne puis au début de l’hiver. Avec des ambitions nouvelles là aussi: «En cross-tri, je suis très autonome, je dois me débrouiller seule pour tout. En cyclo en revanche, je bénéficie de toute une structure professionnelle qui assure de manière optimale la logistique, le calendrier, le matériel, etc. C’est plus confortable. Je sens une attente autour de moi et j’ai vraiment envie de bien faire».
Point d’orgue de cet exercice 2022-2023 à noter dans vos agendas: les championnats de France de cyclo-cross, une course d’un jour qui aura lieu le 15 janvier prochain à Bagnoles-de-l’Orne, dans le sud de la Normandie, à deux petites heures d’Angers… Ce qui sent bon l’organisation d’un joyeux déplacement pour toutes les Dalleuses et les Dalleux souhaitant venir encourager sur place notre lauréate (nous en reparlerons).
Une volonté cette saison de s’ancrer encore un peu plus à Angers
Et pour tenter d’y jouer un podium – qu’elle estime «accessible» – mais aussi de performer chaque week-end – en améliorant ses «départs qui ne sont pas assez agressifs» – celle qui est doublement licenciée au SCO Triathlon et au SCO Cyclisme a décidé de faire évoluer son approche de la compétition: «Cela fait deux ans que nous vivions en van avec mon compagnon, en itinérance. Une aventure de vie pour voyager et faire du sport à notre manière. Mais aujourd’hui, dans ma recherche de performance, j’ai besoin de plus de confort et de temps, j’ai donc choisi de rester sur Angers».
Avec l’idée de s’ancrer un peu plus sur ce territoire qui a décidé de la soutenir via l’Appel à Projets Sportifs #LaDalleAngevine. Sous la forme d’une aide financière mais aussi d’un accompagnement humain et pratique : «Je suis très contente de ce statut de lauréate qui apporte beaucoup en termes de visibilité, pour moi comme pour mes disciplines. Je sais que grâce à l’association je vais aussi pouvoir compter sur divers coups de pouce ou mises en relation. Je cherche par exemple à m’entourer cet hiver d’un préparateur physique et d’un coach technique en natation en vue de la prochaine saison de cross-triathlon». En effet, l’asso fera tout pour accompagner efficacement le nouveau virage entrepris cette année par Solenne Billouin.
Article publié le 21 septembre 2022