Raphaël Homat, un préparateur mental à Angers
#LesIndispensables - 07 novembre 2017
#LesIndispensables. Arrivé sur les bords de Maine en 2009 pour des raisons professionnelles, Raphaël Homat est un angevin d’adoption. C’est ici qu’il a développé son activité de préparateur mental. Rencontre avec un passionné de sport, au service des sportifs.
Par Thomas Charrier
« Je crois beaucoup en la chance, et je constate que plus je travaille, plus la chance me sourit ». C’est cette citation de Thomas Jefferson qui accueille les visiteurs du site internet de Raphaël Homat, profession préparateur mental. Originaire de la région lyonnaise où il démarre ses études en STAPS, notre indispensable du jour a ensuite voyagé. Car avant de se promener sur les bords de Maine avec son skate ou son hoverboard, il part à Montréal pour y passer sa Licence. « C’est là-bas que j’ai pris conscience du rôle de l’aspect mental dans l’optimisation de la performance », explique-t-il. Il vivra ensuite 3 ans en Martinique pour y enseigner l’EPS.
Avant donc d’adopter Angers depuis 2009. Aujourd’hui, Raphaël est professeur d’EPS à AgroCampus, une école d’ingénieurs angevine où il donne également un cours sur la gestion du stress. En parallèle, il accompagne des athlètes depuis 2012, année d’obtention d’un DU en Préparation Mentale et Psychologie du Sportif. Parmi eux, on peut notamment citer le footballeur Dennis Appiah (à l’image), ancien joueur de Caen qui évolue aujourd’hui sous les couleurs d’Anderlecht, dans le groupe du PSG cette saison en Ligue des Champions.
La préparation mentale, qu’est-ce que c’est ?
L’occasion de faire le point sur la réalité de l’accompagnement mental, un domaine parfois flou, voire tabou. Mais si essentiel. Un sportif met son corps à contribution pour obtenir les meilleurs résultats possibles. De ce corps dépend ses capacités physiques, telles que la puissance et la technique, pour ne citer qu’elles. Mais la performance ne se limite pas à cela. Dans corps il y a esprit et il est indispensable de prendre en compte les paramètres mentaux pour analyser une prestation ou un effort, et souhaiter l’améliorer. La préparation mentale s’attache d’abord à « évaluer les capacités mentales d’une personne », nous dit Raphaël Homat. Concrètement, cela revient à travailler à l’aide de différents outils sur la confiance en soi, la gestion des émotions et du stress ou encore la concentration.
Autant d’éléments qui influent sur la performance d’un sportif. L’objectif du « prépa mental » n’est pas d’apprendre à un footballeur comment faire une passe, ou à un tennisman comment faire un revers à une main. Ce qui l’importe, c’est « la recette que l’on va imaginer ensemble pour améliorer une prestation en partie liée à nos pensées, à nos émotions. On peut entretenir et améliorer le mental en suivant la même méthode que la préparation physique. On comprend les attentes du sportif, on évalue ses capacités mentales, puis on établit une planification du travail ». A terme, le processus doit permettre de prendre conscience que chacun à sa propre représentation d’une situation.
« Créer de l’autonomie dans les moments importants »
Dans un club, même au haut niveau, l’entraîneur et son staff ne sont pas nécessairement formés à travailler sur le mental des sportifs. Chacun se débrouille comme il le peut, selon ses envies et ses moyens. Ce qui nourrit le constat de Raphaël Homat selon lequel, actuellement, « il y a de la demande dans le sport » en matière de préparation mentale. Mais entamer une telle démarche n’est pas le fruit du hasard. Le sportif doit être pleinement à l’origine du processus. Trois étapes sont indispensables avant de sauter le pas, selon lui : « La prise en compte des variables qui jouent sur sa performance, admettre que le mental en fait partie, et mettre en place des choses pour perfectionner le tout ».
Il faut être capable de se remettre en question en permanence, dans le but d’améliorer ses performances, en alliant confiance et humilité. Et que ce soit pour un problème de confiance, de stress lié à la compétition ou suite à un retour de blessure, la volonté est la même : « Créer de l’autonomie dans les moments importants ». Un objectif clé. Pour y parvenir, il est indispensable de se mettre dans des dispositions mentales positives et se focaliser sur notre « capacité à rester persuadé, jusqu’au bout, qu’on peut y arriver ». Des mots qui font largement écho à #LaDalleAngevine, plus qu’une expression, un vrai outil de préparation mentale si l’on en croit les dernières déclarations de nos sportifs locaux comme Amandine Brossier, Yazid Guirrou ou Camille Aubert.