Sébastien Marpeau : retour aux sources chez les Hawks
#LesIndispensables - 20 avril 2021
#LesIndispensables. En pleine période de transition depuis le départ de leur président emblématique, Patrick Moreau en 2015, les Hawks d’Angers se reconstruisent dans l’élite. De retour à Angers, Sébastien Marpeau, enfant du club, s’est retrouvé à la présidence d’un club en reconstruction. À l’occasion de leur 25e anniversaire, #LaDalleAngevine a voulu mettre en avant le travail de tout un club pour se redresser et retrouver son éclat.
Par Axel Piotet
Photos : Sebastien Marpeau, Franck Potvin
C’est dans une période de crise, après une saison difficile, qu’en 2019, Sébastien Marpeau accède à la présidence des Hawks. Tout juste revenu en Anjou après avoir passé deux ans au Canada, il n’a pas hésité à s’impliquer pour son club d’enfance. « Au début c’était pour donner un coup de main et je me suis retrouvé à la présidence comme ça peut arriver parfois », sourit-il. Passé par toutes les catégories jeunes des Hawks, il se souvient du bon temps lorsqu’on l’interroge sur ses souvenirs marquants : « Un de mes souvenirs les plus marquants, même si je n’ai pas fait les 25 ans aux Hawks je dirais les finales de championnats de France en 2000 qui se passaient à la patinoire du Haras. Je les faisais en tant que gardien en junior. Pour moi c’était quelque chose de vraiment grand parce que c’était la première fois ou je jouais dans la patinoire, c’était impressionnant. Il y avait aussi tout un club derrière sur une organisation, un accueil de finale de championnat de France c’est quelque chose de gros. C’est ce qui m’a donné le goût ensuite d’organiser des événements. Et c’était l’année où les Hawks ont été sacrés champions de France, dans le premier championnat élite de l’histoire ».
Miser sur la formation des jeunes
Il en faut cependant plus pour refroidir le président et les licenciés qui ont accepté d’aller « au charbon » pour sauver le club comme il le dit. Quand on lui demande quel est le bilan après deux ans de travail, l’essentiel est sauvé : les finances sont saines et la situation sportive se stabilise gentiment. « Maintenant, on peut repartir vers l’avant pour se développer », souligne-t-il. Par « se développer » il entend miser sur les catégories jeunes. « On sait que cela passe par la formation, cela a toujours été le fer de lance des Hawks ». Cette jeunesse a notamment répondu présente lors des années compliquées du club. L’équipe Élite a ainsi pu compter sur eux l’année dernière. La moitié de l’équipe affichait une moyenne d’âge aux environs de la vingtaine. Avec cette pérennisation et cette assurance d’avoir une relève compétente et formée, l’équipe de roller hockey peut maintenant viser de nouveaux objectifs. Le projet central se porte évidemment sur la recherche d’une nouvelle salle et de nouveaux équipements qui permettraient aux Hawks de dépasser ce plafond de verre et de se diriger vers la professionnalisation. Parmi les autres objectifs définis pour la période 2020-2024, le club s’est fixé le lancement d’un sport-étude. Lancé il y a deux ans, le projet a été ralenti par la pandémie du Covid-19. Ce projet de sport-étude s’ancre dans un véritable esprit de développement de toutes les catégories, avec l’objectif de reformer une équipe féminines. Tous ces objectifs annoncent pour les Hawks un avenir prometteur et, espérons-le, un retour sur le devant de la scène nationale. Un retour d’autant plus attendu dans le milieu du roller hockey qu’il s’agit d’un club emblématique de l’élite française. « Il y a aussi des attentes. Ça met une sorte de pression, parce que là on n’est plus dans une phase de reconstruction. C’est compliqué de reconstruire quand il y a une culture, une habitude de résultat permanent. ». Il n’en perd pas pour autant ses moyens et assure que dans tous les sports de haut niveau il faut savoir freiner ses ardeurs pour mieux repartir par la suite.
Les Hawks, Dalleux de la première heure
Plus qu’un sport, le roller hockey est un véritable état esprit, où il faut savoir faire preuve de caractère. Ainsi, Sébastien Marpeau se retrouve complètement dans l’esprit de la dalle angevine. « Je l’ai évoqué lors de l’annonce des lauréats 2020. C’est ce que j’avais dit et je pense que c’est un peu ça. À Angers, on n’a pas cette culture d’identité très forte comme en Bretagne ou en Corse, mais on a la douceur angevine. Je trouve que la dalle amène un côté gnac que n’ont peut-être pas forcément naturellement les Angevins. » Il illustre son propos avec un exemple datant du début de championnat élite de cette année, où son équipe a su faire preuve de courage pour venir à bout de leurs adversaires à quelques secondes de la fin des prolongations. « C’est ça #LaDalleAngevine : ce soir-là, j’ai vu les gars s’arracher, avoir la dalle et aller chercher cette victoire après un an à galérer, près de 500 jours sans victoire, c’était emblématique et avec la manière en plus, tout faisait de ce moment quelque chose de spécial. »
Une mixité cultivée
Au-delà de ce côté dalle, le roller hockey est une discipline avec une forte identité. C’est un sport qui demande un esprit d’équipe mais aussi une bonne coordination pour pouvoir manipuler un palet à l’aide d’une crosse. Un sport complet qui offre un éventail de travail large portant sur plusieurs domaines. L’un des gros points de ce sport est la mixité. Chez les jeunes, les équipes sont mixtes, avec une bonne moitié de filles chez les Hawks. Un sport très en avance à ce niveau-là, même si l’écart de gabarit peut se faire ressentir entre garçons et filles. Ainsi, on retrouve le plus souvent les filles dans un rôle de gardienne. Cependant à Angers, Pauline Bernard, est joueuse de champ. Elle évolue en élite aux côtés des autres jeunes des Hawks. Une intégration dans une équipe masculine qui s’est fait naturellement car elle était déjà connue des jeunes de l’équipe et a gagné le respect des plus anciens sur le terrain en prouvant sa valeur et son engagement envers les Hawks. « C’est la phase deux. Phase une, on essaye de les mettre dans les meilleures dispositions pour que l’intégration puisse se faire et la phase deux c’est qu’il n’y a même plus besoin de s’en occuper et ça se fait naturellement ». Un bel exemple qui reflète à merveille les valeurs de ce sport.