Ma Dalle Intime par Jules Houel
#MaDalleIntime - 19 juin 2023
10 questions, 10 sillons à creuser pour interroger en profondeur la manière de vivre le sport de nos athlètes locaux. Pour réveiller aussi leurs souvenirs, identifier les moments décisifs, partager leurs sources de motivation… Une dalle angevine, une dalle intime que nous confie notre lauréat 2022 Jules Houel, céiste de 18 ans licencié à Angers et membre de l’équipe de France Juniors.
Texte : Alexis Rimbert
Photos : Franck Potvin
1- Un moment fondateur, décisif, qui a déclenché ton amour pour ton sport, le canoë ?
Les vacances d’été quand on partait faire du kayak et des randonnées sur la Loire. Je baigne dans ce milieu depuis ma naissance parce que mon père fait du kayak depuis longtemps, donc on partait souvent en faire. J’ai commencé vraiment le kayak en club à l’âge de 7 ans. Et après je me suis mis au canoë à mes 12 ans.
2- Pourquoi aimes-tu tant ce sport, qu’est-ce qui te plait en lui? Parle-nous de ton plaisir à le pratiquer.
Sa diversité. Il y a plein de disciplines différentes dans le canoë-kayak: du slalom, de la course en ligne, de la mer… On peut vraiment varier les plaisirs. J’apprécie aussi la proximité avec la nature car c’est en plein air. Le fait de se retrouver parfois tout seul au milieu d’un lac, c’est assez satisfaisant. J’aime aussi la sensation de vitesse que l’on ressent, c’est quelque chose de vraiment agréable.
3- Quel personnage de ton environnement proche a été fondamental dans ton éducation sportive ?
Mon père, parce que c’est vraiment lui qui m’a fait baigner dans ce milieu-là. C’est lui qui m’a fait connaître le canoë de course en ligne car il en a fait quand il était plus jeune. C’est une personne importante qui fait que j’en suis là aujourd’hui. Sans lui et sa passion pour le canoë-kayak, je suis presque sûr que je ne m’y serais jamais mis.
4- Où et comment puises-tu ta motivation, comment tu la régénères dans les périodes difficiles ?
Avec ma famille, mon père, ma mère, ma petite sœur… à la maison. Je suis la semaine en internat donc lorsque je rentre le week-end, ça fait une petite parenthèse. Puis aussi le fait d’avoir des objectifs bien précis. Quand on a des objectifs, on sait pourquoi on s’entraîne et on sait aussi pourquoi on peut perdre. Et on sait que perdre, ça peut nous permettre de mieux rebondir. Donc avoir des objectifs clairs, c’est cela aussi qui me permet de me motiver et de faire face aux échecs.
5- Un mal de ton sport que tu aimerais voir disparaitre, un espoir de changement pour son avenir ?
Davantage de médiatisation. La pratique en loisir est connue mais pas le sport donc il y a quelque chose à faire pour nous faire un peu plus connaître. Car cette faible médiatisation entraîne aussi des problèmes d’argent. Ce n’est pas un sport très riche.
6- Un ou une athlète de haut niveau actuel ou historique auquel tu aimes te référer, et pourquoi ?
Mathieu Blanchard ! Je ne sais pas si je peux trop m’y référer mais c’est quelqu’un qui m’impressionne vraiment. C’est un ultra trailer, 2e de l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc). Je me suis un peu renseigné sur sa carrière sportive et ce qui est dingue, c’est qu’il a commencé il y a très peu de temps. En 5-6 ans il a éclaté le record de l’UTMB alors qu’il n’était pas du tout sportif au départ. Et c’est dingue qu’il y ait des gars comme lui qui du jour au lendemain se mettent à fond dans le sport et explosent des records qu’on ne pensait pas faisables. Ça me motive de me dire que des personnes par motivation et par envie arrivent à faire des choses incroyables.
7- Une création autour de ton sport (série, film, docu, livre, BD, spectacle, œuvre…) qui t’a marqué ?
J’ai lu récemment le livre de Phil Knight, le fondateur de Nike, qui s’intitule «l’art de la victoire». Il m’a grandement inspiré parce qu’il montre que l’on peut partir de rien et quand même fonder des empires. Et là, c’est dans le milieu du sport, c’était un athlète au départ, et c’est assez intéressant de voir comment la marque a été créée par le biais du sport et de son coach, et de voir un peu tous les détails.
8- La dernière fois que tu as pleuré, de peine ou de joie, par le sport ? Peux-tu nous expliquer cette émotion.
Je n’ai pas forcément pleuré mais j’ai eu des émotions très fortes l’année dernière après la finale du 500 mètres aux championnats de France de vitesse. C’était à Vichy en juillet. Deux mois et demi avant, il y avait eu les sélections équipe de France. Je sortais de blessure et donc d’opération, et mes résultats étaient un peu décevants. J’avais vraiment été largué par rapport aux 3 premiers de ma catégorie. Deux mois et demi après, sur la même distance, Je me suis dit: «tu ne vas faire que 4e aux championnats de France !». Finalement, j’arrive à faire 2e et à battre quasiment tous ceux qui m’avaient devancé. Je n’y croyais pas, c’était surréaliste.
9- Un autre sport passionnant, que tu aurais aimé pratiquer, que tu pratiques aussi peut-être ?
Le ski de fond, que je pratique. Ça fait maintenant 5 ou 6 ans que je pars une semaine avec mes parents l’hiver au ski dans le Jura. Ce sport participe aussi à ma préparation car ça fait travailler le cardio et le fessier, donc c’est vraiment intéressant. Puis c’est un sport dans lequel on retrouve la sensation de glisse un peu comme dans le canoë, en pleine nature encore. Être sur la neige avec des sensations de glisse c’est vraiment quelque chose que j’adore.
10- Un lieu important, un décor puissant dans ton histoire avec ton sport ?
Le fond de mon jardin. J’ai la chance d’y avoir un ponton. En fait, j’ai commencé le canoë un été avec mon père et un copain sur la rivière, au bout de mon jardin donc. Ce sont mes tout débuts dans cette discipline. C’est donc vraiment un lieu important car c’est chez moi, et c’est là que j’ai commencé. Je m’y sens bien.
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