Paris 2024: point d’étape avec la Team Angers Sport
#VersLesJeux - 25 janvier 2024
Cinq des six athlètes de la #TeamAngersSport peuvent encore espérer se qualifier pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. À six mois de l’événement, ils se confient sur leur forme du moment, leur programme pour les prochains mois et des échanges qu’ils ont pu avoir avec des élèves en marge de leur préparation.
Propos recueillis par Charles Dubré-Beduneau
Photos: Théo Bariller-Krine, Rémi Blomme (FFA) et Kansas State University
Claire Supiot (55 ans, para natation, dans sa dernière saison, seule athlète à avoir participé aux Jeux Olympiques, à Séoul en 1988, et Paralympiques, à Tokyo en 2021)
« Je me sens à la fois sereine, motivée et heureuse d’être dans cette préparation. Nous vivons des moments riches de compétences partagées avec toute l’équipe autour de moi… Je suis bien entourée par des partenaires institutionnels et privés. Je n’ai pas encore tous les paramètres pour la qualification (les quotas accordés pour la France et les temps à réaliser) mais bon, ce n’est pas un souci car dans tous les cas je ne m’arrête pas à cela pour m’entraîner… j’ai déjà mes propres objectifs qui sont assez hauts pour rêver aux meilleurs résultats. Je suis actuellement en stage à Lanzarote, dans les Canaries, avec le collectif France. J’ai deux autres stages prévus avec mon club en février et avril pour bien préparer les championnats de France et deux compétitions internationales dont une Coupe du monde. J’ai fait récemment une intervention auprès d’enfants scolarisés lors de leur séjour en hospitalisation au CHU des Capucins: c’était un moment où nous avons pu échanger nos forces positives, ils m’ont d’ailleurs offert deux magnifiques écrits après mon passage. Je suis également dans le groupe des « Capitaines Sport Planète » de la Maif aux côtés de grandes sportives avec lesquelles nous partageons de belles valeurs pour la préservation de l’environnement. Porter la flamme va être magnifique, un moment magique à partager avec tous les Angevins … et la planète entière. «
Matéo Bohéas (27 ans, para tennis de table, vice-champion Paralympique aux Jeux de Tokyo en 2021)
« Je me sens très bien en ce moment. Après un début d’année 2023 très compliqué en terme de résultats, la 2ème partie s’est beaucoup mieux déroulée avec deux médailles aux championnats d’Europe en septembre et une place de n°3 mondial pour débuter cette nouvelle année 2024. La tête va très bien et nous avons accueilli début janvier un petit garçon avec ma compagne donc une belle aventure qui a commencé. Ma préparation se passe très bien et tout est bien programmé jusqu’aux Jeux donc c’est top. Pour me qualifier pour Paris, il faut que je sois classé dans le Top 8 mondial au 1er avril 2024. Je suis actuellement n°3 mondial avec pas mal d’avance sur le premier non qualifié donc sans m’avancer je devrais normalement me qualifier pour les Jeux. Je vais entamer l’année avec deux tournois qui vont se dérouler en Egypte (du 24 au 27 janvier) et au Brésil (du 1er au 4 février). Je vais également faire deux autres tournois en mars, en Italie et en Espagne. Il est possible que j’en fasse d’autres après la deadline pour rester dans le Top 4 mondial qui est très important pour être tête de série aux Jeux. Concernant les stages, je vais en avoir chaque mois jusqu’aux Jeux mais uniquement en France. »
Amandine Brossier (28 ans, 400m et relais 4x400m, vise une deuxième participation après Tokyo en 2021)
« Je me sens très bien tant psychologiquement que physiquement. J’essaye d’être encore plus vigilante à des gênes qui peuvent survenir fréquemment chez moi et à des détails qui n’en sont finalement pas dans une préparation olympique millimétrée. J’ai effectué un stage de trois semaines en décembre avec l’ensemble de l’équipe de France, en Afrique du sud (Potchefstroom) afin de bénéficier des meilleures conditions d’entrainement (chaleur) et de l’altitude. C’était une première pour moi de m’entrainer si haut (1 400 m), pas évident au début de comprendre que mon corps lutte pour s’adapter à ce changement. Mais j’ai bien travaillé et notamment fait des séances de côtes avec des coureurs de 800 m, c’était intense, dynamisant et productif ! À moi maintenant de transformer ces trois semaines de travail en vitesse sur la piste. La date limite pour la qualification est juste après les championnats de France élite à Angers, le 30 juin. La moitié des places sont attribuées via les minima (50’95) et l’autre moitié par le classement mondial (Amandine est actuellement 52e, N.D.L.R.). Pour le relais ce sera les 14 meilleures nations lors des championnats du monde de relais qui se dérouleront les 4-5 mai aux Bahamas. Les compétitions cet hiver me permettent déjà de bien me maintenir dans le ranking. Ensuite, passage important lors du championnat du monde de relais et surtout ensuite sur le mois de juin avec des meetings et les championnats d’Europe à Rome (7 au 12) et les championnats de France à Angers. »
Vanina Paoletti (26 ans, canoë-kayak, vise une deuxième participation après Tokyo en 2021)
« Je me sens vraiment bien, les derniers blocs d’entraînement ont été intéressants. Aucune blessure à l’horizon, je savoure car l’an passé c’était plus compliqué. En décembre, je suis partie en Guadeloupe en stage fédéral avec Manon ma coéquipière et François, notre coach ; il y avait également les athlètes et le staff des canoës hommes et femmes. Le climat local nous a permis de faire beaucoup d’intensité sur l’eau et en dehors, de très bien récupérer. Le CREPS nous offre un cadre d’entraînement très intéressant (piste, salle de muscu, kiné, bain froid). Suite à notre 5e place en K2 lors des championnats du monde de Duisburg en août dernier (synonyme de qualification pour leur bateau, N.D.L.R.), nous devrons être « performantes » lors de la coupe du monde à Szeged du 10 au 12 mai. Je reviens d’un stage au Centre National d’Entraînement en Altitude (CNEA) de Font-Romeu où j’ai fait du ski de fond et un cycle de répétition de sprints en hypoxie sur machine à pagayer. En février, je repars en Guadeloupe pour trois semaines. En mars, je serai en stage au pôle olympique. En avril, je serai en stage au Temple-sur-Lot avec l’équipe de Belgique. Fin décembre, je suis intervenue au collège Renoir avec Titouan Le Meignen, mon conjoint. Nous avons passé la matinée avec des élèves de 4e et 3e à échanger sur nos projets de haut niveau, les JO, la scolarité. «
Pauline Freslon (28 ans, canoë-kayak, vise une première participation)
« Le début de saison n’a pas été simple mais aujourd’hui je me retrouve mentalement et physiquement. Ma situation personnelle a changé au cours de 2023 car j’ai déménagé à Vaires-sur-Marne (en région parisienne, site qui accueillera les épreuves d’aviron et de canoë-kayak de Paris 2024, N.D.L.R.) pour un «nouveau départ» et pour me rapprocher du système fédéral, de la confrontation de mes partenaires/concurrentes dans un souci de progression. Mais une fois là-bas j’ai appris que mon entraînement avait changé de poste, que je n’allais pas avoir d’entraîneur sur place officiellement pour m’accompagner dans mon projet, que nos stages n’étaient plus pris en compte, que je n’étais pas accepté au pôle France (pourtant en étant 3e française derrière notre leader Manon Hostens)… bref, ce déménagement s’est avéré être un mauvais choix d’un point de vu sportif. Aujourd’hui ça va bien mieux je ne vais pas me laisser abattre par des éléments extérieurs à ma performance même si ça me freine, que je perds de l’énergie avec des problèmes externes, je suis bien dans mon kayak et je progresse techniquement. J’ai tissé un bon petit réseau international de par mes différents voyages, ce qui m’a permis de partir m’entraîner en Slovénie avec des membres de l’équipe nationale en novembre et en décembre c’était Séville avec l’équipe U23 espagnole. Cette nation est monstrueuse et selon moi ils ont une technique de l’équipage qu’on peut leur envier. Le coach là-bas est super et je m’entends très bien avec les filles donc c’est gagnant gagnant pour tout le monde ! Il faut aller chercher les compétences là où elles sont, voilà pourquoi je suis partie trois semaines à mes frais là-bas (et neuf jours supplémentaires en janvier) avec trois autres Françaises. Pour les Jeux, il reste un rattrapage continental en mai, j’aimerais en faire partie. C’est en monoplace, je ne sais pas trop si on peut encore challenger les filles du k2 qui sont pré-sélectionnées car les règles de sélection sont obscures. Je vais aussi reprendre la descente de rivière pour les championnats du monde car ça fait partie de mon ADN et ça me manque. Les calendriers correspondent bien cette année car c’est après la course en ligne et les JO. Je vais m’entraîner fort pour la première sélection fin mars et après ça dépendra de mes résultats. »
Ludivine Aubert (21 ans, 400 m haies, effectue actuellement sa deuxième année à l’université de Kansas State aux États-Unis tout en restant licenciée à l’Entente Angevine Athlétisme)
« Ma forme physique et psychologique continuent de s’améliorer de jour en jour. Même si il y a des moments de fatigue évidement, je finis par récupérer et retrouver une bonne forme pour continuer à bien m’entrainer. Je n’ai pas de regret car j’ai fait ce choix en mon âme et conscience ! Mais bien entendu je ne suis pas encore satisfaite du résultat car jusqu’a maintenant je n’ai pas progressé dans le sens que je souhaitais. Donc forcement je me suis demandée si j’avais fait le bon le choix, si je perdais mon temps etc… mais maintenant je sais que le travail ici me sera utile ; je travaille plus sur moi qu’auparavant (psychologiquement comme physiquement) et les efforts finissent pas payer même si ce n’est pas toujours dans le timing pensé. L’objectif de la saison est de battre mon record personnel (57 secondes 16) et au-delà de finir mes études. La saison universitaire a déjà commencé donc je serai en compétition et entraînement jusqu’en mai au moins car la saison en salle et sur piste s’enchainent. »
Quatre anciennes lauréates porteront la flamme
Claire Supiot, Amandine Brossier, Marie Rivereau et Alice Soulié: quatre de nos anciennes lauréates de l’Appel à Projets Sportif ont été désignées pour faire partie du relais de la flamme olympique et paralympique, qui passera à Angers et dans le département le 28 mai prochain. Vanina Paoletti et Matéo Bohéas feront également partie des relayeurs.